La Défense et Bordeaux expérimentent le décalage des heures de pointe

Il y a différentes manières d’agir sur les déplacements et de réduire les congestions quotidiennes. Parmi celles-ci, la réduction des pics enregistrés lors des heures de pointe. Une expérimentation a déjà été menée sur Plaine Commune (Seine Saint Denis) fin 2015, ce qui a permis de réduire d’un tiers le taux d’occupation dans les rames de métro et du RER. A Rennes, les universités ont accepté de décaler d’un quart d’heure les entrées de chaque promo, ce qui a permis d’améliorer les conditions de déplacements en bus aux heures de pointe.

Fondateur de Transway, entreprise basée à Nantes spécialisée dans la rétribution des changements de comportements en termes de mobilités, Nicolas Tronchon a expliqué comment il avait développé le programme de fidélité et d’incitation IREBY pour changer de comportement pour des déplacements plus vertueux. « Si on réduit la circulation automobile de 6 à 7 %, dit Nicolas Tronchon, on peut améliorer visiblement la situation ». Ce programme est soutenu par l’Ademe et le Secrétariat général pour l’investissement.

Un « Bonus Mobilité » à Bordeaux

A Bordeaux, la Métropole a lancé « Bonus Mobilité« , une expérimentation qui doit durer jusqu’en juin 2019. Elle vise dans un premier temps les automobilistes franchissant régulièrement les ponts de la Garonne. Concrètement, les participants sont invités à télécharger une des applications partenaires de l’opération disponibles (V-Traffic, GoToo, Boogi, OuiHop…). Ensuite, ils procèdent à des changements d’habitudes en décalant les horaires de travail et/ou en pratiquant le covoiturage. Chaque action effectuée et enregistrée sur l’application rapportera, via la plateforme Ireby, des points échangeables contre des cadeaux. A la fin du jeu-concours, Bordeaux Métropole récompensera les 100 meilleurs automobilistes avec de nombreux lots d’une valeur totale de 50 000 € (10 vélos à assistance électrique d’un montant de 1 570 €, 40 vélos classiques et 50 abonnements TBM). 17500 personnes se sont inscrites au programme en trois mois.

Bordeaux et TransWay lance le « Bonus Mobilité » https://t.co/0Egn1IqEGu #AgirPourMaPlanète #Climat #Cop24 , une bonne façon de gérer dynamiquement la problématique de mobilité péri-urbaine positivement ! pic.twitter.com/6ZatNWVJTk

— TransWay (@TransWay_fr) 26 novembre 2018

Les indicateurs d’évaluation sont clés pour mesurer l’impact de ces opérations. V-Trafic permet par exemple d’évaluer l’impact sur le trafic automobile en le comparant avec les années précédentes.

https://sodigital.fr/category/les-ateliers-de-so-mobility/

Un plan anti-saturation pour Paris – La Défense

A partir du 14 janvier, un « plan anti-saturation » sera expérimenté à Paris – La Défense, où 100.000 personnes arrivent chaque matin entre 8h et 9h30, sur les 180.000 personnes qui y travaillent. Transway y pilote aussi le programme de gamification, « Moov and Win », pour désaturer les accès.

Transports : 71% du trafic a lieu aux heures de pointe. @vpecresse et @beaudetstephane lancent un plan anti-saturation pour alléger le trafic. Présentation de l’expérimentation avec l’établissement public Paris La Défense @RATPgroup et @Actu_Transilien https://t.co/Z4e8Sx5Aba

— IDF Mobilités (@IDFmobilites) 18 novembre 2018

Des bornes installées aux entrées des immeubles de bureaux permettront aux salariés de bagder, avec leur pass Navigo, à l’arrivée et au départ de l’entreprise. Des beacons seront également déployés dans les abris vélos et sur les itinéraires piétons les plus fréquentés.

@So_Mobility. N.Tronchon de @TransWay_fr indique que  l’aglomeration de #Paris et la seule métropole française dont l’offre de transport et saturé

— Benoît ROLLAND (@brolland1) 11 décembre 2018

Une quinzaine d’entreprises, représentant 55.000 des 180.000 salariés du site, ont signé une charte d’engagement avec la Région Ile-de-France. Elles s’engagent par exemple à modifier les heures de réunion (pas avant 10h et pas après 16h), à promouvoir le dispositif au sein de l’entreprise, le télétravail, et à communiquer auprès de leurs salariés autour de l’opération.

L’accent sera mis sur l’évaluation, en précisant qu’un impact réel pourrait être mesuré si toutes les entreprises décalent de 5 à 10 % l’arrivée de leurs collaborateurs. Comme l’a expliqué Cédric Aubouin, chef du service Mobilité et politique de transport à la Région Ile-de-France, le pic de l’heure de pointe (entre 8h et 9h30) n’a pas diminué depuis quarante ans et la Région est consciente que les niveaux de saturation sont inacceptables  au quotidien. Outre Paris La Défense, la Région Ile-de-France envisage de mener d’autres expérimentations à l’avenir, dont Evry-Courcouronnes sur la circulation automobiles, et les branches nord de la ligne 13 du métro.