Une table ronde était organisée, le 26 octobre dernier sur le campus de l’ISEP d’Issy-les-Moulineaux, en conclusion d’une journée consacrée au bilan du projet européen IoRL (Internet of Radio Light) et à la 5G. Ce projet a l’ambition technique d’améliorer le lifi pour le rendre plus performant, plus sécurisé et plus efficace à l’intérieur des locaux en permettant du multimédia. Le dispositif a été développé par une vintaine de partenaires européens associés à d’autres comme la prestigieuse l’Université Tsinghua de Beijing et l’Institut de Technologie Holon de Tel Aviv.
- Le site web du projet IoRL (en anglais)
Internet of Radio Light, le futur du Li-Fi avec la 5G
Le Dr Xun Zhang représentait l’ISEP au sein du projet IoRL. Il a rappeleé que ce projet avait été cofinancé par l’Union Européenne dans le cadre des projets 5G. Cette technologie permettra une localisation très fine et le projet IoRL s’est focalisé sur l’analyse de la géolocalisation à l’intérieur d’un bâtiment comme celui du Musée Français de la Carte à Jouer. Cela permettrait d’offrir plus de confort au visiteur en se basant sur sa position dans le musée. Les ampoules LED installées à des endroits spécifiques permettent en effet de le détecter et le guider dans son parcours. Toutes les infos de localisation sont envoyées à un serveur qui analyse sa position et lui fournit des infos personnalisées (une animation dédiée pour les enfants ou des infos ciblées pour les adultes, par exemple).
Le Li-Fi est installé au Musée d’Issy depuis 2015
Le Musée Français de la Carte à Jouer à Issy Les Moulineaux a été inauguré en 1997, au début de la révolution numérique. Il n’a donc pas bénéficié d’une intégration digitale, rappelle son directeur, Denis Butaye, et son architecture et ses matériaux de construction empêchent la diffusion d’ondes. Il faudrait des bandes wifi très puissantes pour pouvoir obtenir un bon réseau. C’est pourquoi la solution LiFI est apparue comme un bon choix pour connecter les salles du musée avec un dispositif permettant de passer l’information de manière numérique. De plus, le Li-Fi permet au visiteur d’avoir une expérience augmentée (un commentaire, une animation ou une information supplémentaires), de sortir de l’idée des audioguides traditionnelles, de rendre la visite libre et le visiteur autonome.
Le Musée a effectué un test entre 2015 et 2016 dans le conteste de l’exposition « La Belle boucle de la Seine » en collaboration avec Oledcomm. L’objectif du Musée est d’avoir un réseau rapide et fluide. Les gens ont très peu de temps pour faire la visite donc il faut que le visiteur puisse être transporté immédiatement dans sa visite. La 5G pourrait aussi transporter le musée en dehors des murs : en cas de confinement on pourrait faire une visite virtuelle de chez nous.
où en est le déploiement de la 5G en Europe ?
Juste récemment Secrétaire général de l’association européenne 5G PPP, Jean-Pierre Bienaimé a rappelé qu’une étape importante du plan d’action de la Commission Européenne est prévue à la fin de cette année 2020 avec le lancement commercial des services 5G dans au moins une grande ville des 27 Etats membres et du Royaume Uni. L’étape suivante, fin 2025, verra la 5G déployée dans toutes les zones urbaines et le long des principales voies de transport. Des tests sont en cours dans tous les Etats membres, ce qui représente 250 villes équipées de la 5G, dont Issy-les-Moulineaux
Pour Jean-Pierre Bienaimé, la 5G est une aventure évolutive qui est loin d’être finie. Plusieurs lancements sont actuellement faits et concernent essentiellement les application mobile haut débits, la réalité virtuelle, l’home entertainement, les véhicules autonomes, la télémédicine, les smart cities, la santé, etc.
A’ ce jour il y a une centaine de lancements commerciaux dans le monde et une trentaine de réseaux commercialisés en Europe sur une quinzaine d’états membres. Les plus avancés sont l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la Suisse. La France va démarrer.
En terme de possibles usages, un exemple dans le cadre de mobilités plus sûres est celui des smart cities où, pour exemple, une ambulance pourra envoyer en temps réel une première analyse pour que les équipes médicales soient prêtes lors de l’arrivée du blessé à l’hôpital.
Pour Jean-Pierre Casara, chargé des projets 5G chez Orange, les opérateurs doivent penser à l’évolution des réseaux pour les 10 années qui suivent. Sur la base de l’expérience passée avec la 4G, il estime fort probable que les usages qui surgiront ne seront pas ceux auxquels on pense aujourd’hui dans les laboratoires. Le but de ces tests est aussi de susciter l’appétit des entreprises pour découvrir de nouveaux usages.
Mais les cas d’usage pour la ville d’aujourd’hui sont peu nombreux. C’est pourquoi la ville d’Issy-les-Moulineaux et Orange ont lancé un appel à idées auprès des start-up et PME du territoire, dans le cadre d’un challenge 5G.