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Sept ans plus tard, qu’est devenue l’expérimentation IssyGrid ?

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Dans un article publié le 5 décembre dernier, l’Usine Nouvelle dresse le bilan d’IssyGrid, le premier réseau urbain intelligent de production et de gestion d’énergie déployé à l’échelle d’un quartier. Ce projet, lancé en 2012 à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), a permis aux différents acteurs industriels impliqués d’établir une méthode de gestion collaborative ainsi que de mesurer l’opportunité de développement d’activités économiques.

« IssyGrid est désormais opérationnel à échelle réelle. » C’est non sans satisfaction que le consortium d’entreprises à l’origine du premier smartgrid français et la ville d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ont officialisé la nouvelle au printemps 2019. Il faut dire que le projet était un pari sur l’avenir. Du groupe Bouygues à EDF, en passant par Total et Schneider Electric, aucun des dix acteurs industriels impliqués n’avait mené un tel projet avant l’émergence d’IssyGrid en 2012.

Réduire son empreinte carbone

Chaleur, gaz, électricité… Achevés six ans plus tard, les réseaux intelligents déployés devraient permettre à la ville des Hauts-de-Seine de réduire considérablement son empreinte carbone. Au total, quatorze systèmes d’information et de stockage interconnectés permettent de superviser le flux énergétique du quartier. «Concrètement, les bâtiments partagent entre eux l’énergie disponible pour optimiser la consommation globale », rappelle l’ancien chef de l’innovation de Bouygues Guillaume Parisot, qui a participé à l’élaboration du projet. IssyGrid couvre aujourd’hui 2 000 logements et quelque 160 000 m2 de bureaux – soit 5 000 habitants et 10 000 employés.

La véritable nouveauté d’IssyGrid ? Faire d’un quartier l’échelle intermédiaire en matière de projets d’optimisation énergétique, jusqu’à présent appliqués soit à la ville entière soit au simple bâtiment. « C’était la pièce manquante, celle qui a permis à dix industriels d’accorder leurs violons et d’apporter à un projet global leur expertise dans un domaine spécifique », constate Guillaume Parisot. Le consortium a par ailleurs assumé sa position de pionnier sur le créneau, en avançant main dans la main avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour établir un standard d’anonymisation des données… et en essuyant parfois les plâtres sur le volet technique.

« La première pierre d’un édifice en construction »

« IssyGrid nous a permis de prendre conscience qu’il est possible de travailler en bonne intelligence. A l’avenir, nous aborderons ce genre de projets ensemble et non plus seuls », assurent d’une voix les industriels associés. Véritable catalyseur d’innovations urbaines, le projet porté par la ville des Hauts-de-Seine a permis d’arrêter une méthode collaborative de gestion du foncier et d’encourager de nouvelles activités business. La start-up Embix, spécialisée dans la conception de smartgrids, a par exemple vu le jour en 2011 et gère actuellement une quarantaine de références en France et à l’international. « IssyGrid était au départ un concept expérimental. Celui-ci est aujourd’hui devenu la référence absolue en matière de smartgrid urbain et préfigure la gestion de l’énergie dans la ville de demain », se réjouit André Santini, maire UDI d’Issy-les-Moulineaux. Le projet a d’ailleurs fait des petits.

Nanterre Cœur Université, Lyon Eurêka Confluence ou l’éco-quartier des Capucins à Brest : de nombreuses métropoles françaises ont enclenché leurs propres chantiers. « Notre projet a été la première pierre d’un édifice en construction pour des années encore », se félicite Guillaume Parisot. L’objectif désormais affiché par les dix acteurs industriels du consortium IssyGrid : capitaliser et réutiliser le savoir-faire acquis pour la conception de futurs quartiers à énergie positive. Une aventure qui ne sera évidemment possible qu’avec le soutien des élus. L’architecte italien Carlo Ratti, également professeur au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis, lance d’ailleurs un appel : « Avant de véritablement connaître la smart city, nous aurons besoin de smart politiciens. »

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