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Covid-19: une transformation durable des habitudes de déplacements ?

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Le troisième volet de l’étude menée par 22 acteurs de la mobilité, confirme, quatre mois après la fin du confinement, que les Franciliens ont significativement modifié leurs motifs et modes de déplacements. Il fait aussi ressortir une relative adhésion aux mesures pour lutter contre la pollution et développer les modes doux, voire même une envie de changement plus nette chez les 25-34 ans.

22 acteurs de la mobilité associés

Depuis juin dernier, le cabinet de conseil Inov360, en lien avec l’IFPEN, a mobilisé 22 acteurs du transport et de la mobilité en Ile-de-France pour mieux comprendre l’impact de la crise du Covid-19 sur la mobilité dans la région. Ensemble, ils représentent une très grande variété de services ou de solutions (transports
en commun capacitaires, nouvelles mobilités à bases de véhicules légers – scooters, trottinettes, vélos – ou de voitures, électriques et thermiques, solutions pour la logistique urbaine, paiement à distance, flottes de véhicules et optimisation des déplacements). Aux côtés d’acteurs publics comme l’institut Paris Région, les territoires de Grand Paris Seine Ouest et de Paris Ouest La Défense, et le consortium So Mobility lancé par la ville d’Issy-les-Moulineaux, on y trouve de grands acteurs comme Orange, Transdev, Mappy, SNCF Réseau ou Total fleet et des entreprises spécialisées dans la smart mobilité (Cityscoot, Communauto,
Cyclez, Dott, Karos, Marcel, PayByPhone, Stuart, Troopy, Virtuo, Zoov).

Retour au bureau ou développement du télétravail ?

53% des personnes actives interrogées ne pratiquent pas le télétravail. Pour une grande majorité (60%), tout simplement parce qu’il n’est pas compatible avec leur activité.

Parmi ceux qui le pratiquent encore à plein temps en raison de la crise sanitaire, 60% souhaitent retourner au bureau, et 91% considèrent que la combinaison du
bureau et du télétravail constitue la meilleure solution. Ils indiquent également 2,3 jours par semaine en moyenne comme leur niveau de pratique idéal.

La crise du Covid-19 aura en quelques mois fait fortement progresser la réflexion et la connaissance sur cette pratique, du côté des salariés comme des entreprises. Dans les organisations où elle est applicable, il faudra encore quelques mois voire quelques années pour l’intégrer pleinement. « Si l’on considère que le télétravail pourrait concerner 2 jours par semaine en moyenne environ 40 à 45% des franciliens, il permettrait d’éviter durablement un nombre de déplacements très significatifs de l’ordre du million par jour, avec tous les bénéfices environnementaux induits. » prévoit Vincent Pilloy, fondateur d’Inov360 et coordinateur du collectif. Il ajoute qu’ « au-delà du calcul arithmétique
simple, il nécessite un travail en profondeur dans chaque entreprise afin de construire une pratique équilibrée et durable, qui aboutira probablement après les contraintes imposées par la pandémie ».

Moins de déplacements à l’avenir ?

On se déplace moins depuis le début de la crise. Mais, ce sont les déplacements pour les loisirs qui affichent la plus forte baisse, avec 54 % des répondants qui indiquent en réaliser beaucoup moins ou un peu moins. Les déplacements domicile-travail ou les déplacements de la vie quotidienne, pour lesquels ces réponses s’élèvent à 42%, sont également concernés.

Si par rapport à l’enquête de juillet un certain nombre de répondants ont repris un usage normal des transports en commun (+18%), ces derniers continuent à être délaissés au profit des véhicules individuels, mais aussi des mobilités partagés : scooter, trottinettes, vélos, ou voitures en libre-service.

On constate d’ailleurs que les indices de confiance sanitaire pour ces modes individuels partagés, ainsi que pour les Taxis et VTC progressent d’une quinzaine de points, par rapport à leur niveau de juillet, alors que celui des transports en commun stagne en zone négative.

Vers une mobilité plus écolo ?

Quand on les interroge sur l’avenir de la mobilité, une majorité de répondants se disent favorables à des règles plus contraignantes ou de nouvelles infrastructures en faveur d’une mobilité plus durable. Ainsi, 68% des répondants se disent favorables aux restrictions de circulation pour les véhicules les plus polluants. Ils sont également 67% à être favorables à la pérennisation totale ou partielle des pistes cyclables temporaires mises-en-place en Ile-de-France, ces derniers mois.

Une majorité de répondants se disent également prêts à des efforts personnels pour une plus grande utilisation des modes doux, des transports en commun ou pour éviter de se déplacer aux heures de pointe.

Cette volonté de changement apparaît également dans les intentions d’achats de voitures, dans lesquelles la motorisation diesel arrive nettement en 3ème position, derrière l’essence mais surtout l’hybride, l’hybride rechargeable et l’électrique recueillant ensemble 26% des intentions, en moyenne.

Cette tendance est également très forte sur les intentions d’achat de 2 roues qui concernent 17% des répondants pour la période du 2ème semestre 2020, avec 63% de ces intentions pour les seuls vélos et vélos électriques.

Vincent Pilloy précise que « l’analyse des réponses des 25-34 ans renforce cette attente de flexibilité et cette volonté d’engagement en faveur d’une mobilité plus durable. Ils sont ainsi 25% dans cette catégorie d’âge à s’interroger sur leur lieu d’habitation, 34% à avoir utilisé les pistes cyclables temporaires ou encore 61% à plébisciter le forfait mobilité durable ».

Vers de nouvelles habitudes de déplacement

Si cette étude a permis d’identifier les transformations induites par la crise pandémique, et notamment l’adoption d’une « démobilité » globale mais subie pour limiter les interactions sociales, elle semble devoir marquer aussi une accélération nette pour le basculement vers une nouvelle mobilité, qui
pourrait prendre forme d’ici 2030.

Cette transformation pourra être engagée selon les 3 axes suivants :

  • L’adoption et la pratique par les habitants et les entreprises d’Ile-de-France d’une mobilité plus responsable,
  • Le développement d’une mobilité servicielle, apportant une plus grande flexibilité aux usagers mais aussi une utilisation optimisée de l’énergie et des ressources nécessaires à la réalisation des déplacements souhaités,
  • L’accélération de la décarbonation des transports en ciblant prioritairement les usages les plus pertinents comme la logistique urbaine, les flottes d’entreprises ou les trajets pendulaires

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