L’introduction de capteurs dans les lampadaires permet-elle de transformer les candélabres de nos villes en outils de gestion de la mobilité? C’est à cette question qu’a tenté de répondre Yves Le Hénaff, président de Kawantech, lors de l’atelier de So Mobility du 10 janvier dernier. Son entreprise, spécialisée dans l’éclairage intelligent, a mené des expérimentations, à Toulouse, où elle est implantée, et à Paris.
Pour lui, les données générées par les capteurs peuvent mesurer en temps réel la présence de véhicules sur des places de stationnement, mais aussi les véhicules en double file, les camions de livraison qui bloquent une rue, etc. Sa technologie, utilisée à Paris à l’automne 2018, permet de cartographier à quelques secondes près des places de stationement avec différents types et tailles de véhicules. Elle permet aux capteurs intégrés dans les lampadaires d’apprendre seuls la topologie de la rue et d’engendrer des actions en fonction de l’activité. Il serait aussi possible, à terme, de transmettre des messages de véhicules à véhicules (V2X) pour prévenir des risques de collision imminente. C’est, pense-t-il, la parfaite illustration de « la robotisation de nos environnements domestiques et urbains en cours dans les sociétés numériques ».
Did you know streetlights can identify free parking spaces and measure air or noise pollution levels ? 💡⤵️
cc @Continental_fr #CES2019 https://t.co/Qd1EBcGlno pic.twitter.com/nl6FeeqAtn— Kawantech 💡 (@Kawantech1) 11 janvier 2019
Mais le modèle économique reste à définir. Qui va installer, payer, maintenir ces équipements ? Et pour quels services ? Un lampadaire coûte entre 4000 à 5000 euros en ville, installation et maintenance compris. Certes, le développement des LED permet de baisser de moitié les coûts de consommation de l’éclairage public qui représentent, en moyenne, près de 40 % de la facture énergétique d’une ville. Et l’éclairage ne devenant plus qu’une des fonctions proposées par le candélabre, on peut améliorer le rapport prix / usages. A Toulouse, qui va devenir d’ici quelques mois le plus gros parc de candélabres connectés en France, Kawantech s’est engagé à autofinancer l’innovation grâce aux économies générées par ces nouveaux types de candélabres. Mais le fonctionnement en silos de nombreuses collectivités est un frein réel pour avoir une vision globale d’un projet de Smart city reposant sur différents types d’usages.
Nous allons également poursuivre notre collaboration avec la start-up toulousaine @Kawantech1 pour développer l’éclairage intelligent à #Toulouse, qui se déclenche lorsque l’on en a besoin. Ce système permet une baisse de la consommation de 70% #voeux2019 pic.twitter.com/bHX8tv4Zz4
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) 10 janvier 2019
Les solutions aujourd’hui expérimentées sont cependant davantage orientées vers la gestion du stationnement que vers le service rendu à l’automobiliste. Techniquement, un capteur vidéo 2D/3D avancé tel que proposé par Kawantech est capable de différencier une voiture, un deux roues ou un objet qui occupe une place. Mais l’information est transmise à l’exploitant du stationnement plutôt qu’aux conducteurs, par crainte d’un effet Piranhas (plusieurs véhicules accélérant leur vitesse pour atteindre une même place disponible).
Les collectivités locales qui réfléchissent au renouvellement des marchés publics pour la gestion de l’éclairage public ont cependant tout intérêt à prendre en compte l’évolution technologique actuelle, pour anticiper et réduire les coûts d’installation futures.
Demonstration capteur Kara à Toulouse. La detection de mouvement distinctive par masse et vitesse aobutit à 65% d’économie d’énergie mensuelle. ( distinction piéton, vélo, voiture). Lampadaires 100W passant à 22W consommés en veille (=12W au panneau LED).
Au travers de ses ateliers @So_Mobility, @Issylesmoul voit l’éclairage public comme l’infrastructure permettant d’optimiser les déplacements de ses usagers. Merci aux organisateurs. #Techitsmart #Smartlighting #Activateyourcity pic.twitter.com/1UOz2cnIw4
— Europhane (@EurophaneSAS) 11 janvier 2019