Le collectif « Covid19 et Mobilité Ile-de-France » poursuit ses analyses et vient de réaliser une nouvelle enquête auprès des franciliens sur la transformation de leur mobilité en cette période de crise. Ce quatrième volet d’étude mené du 20 au 28 janvier 2021, auprès de 2 684 personnes, fait apparaître une mobilité en véritable hibernation, avec notamment une forte proportion de télétravail pour un répondant sur deux. Malgré le contexte pandémique menaçant, la stabilité relative de la confiance sanitaire dans les transports constitue un motif d’espoir pour la suite de l’année.
Même s’il existe des phénomènes de reports modaux à la marge, c’est la mobilité dans son ensemble qui est affectée depuis le 17 mars 2020. L’initiative engagée par une vingtaine d’acteurs des transports et de la mobilité en Ile-de-France, en juin dernier, est inédite : se rassembler pour interroger collectivement les franciliens mais surtout réaliser des enquêtes régulièrement, pour suivre des changements d’habitudes et de comportements très fluctuants.
Une mobilité en hibernation, avec un télétravail subi et des loisirs à l’arrêt
Les résultats de l’enquête « Covid19 et Mobilité Ile-de-France » réalisée en janvier traduisent la situation morose vécue par les franciliens, en cette période incertaine.
La pratique du télétravail a ainsi augmenté par rapport à septembre dernier (52% des répondants le pratiquent contre 47% en septembre) mais, surtout, les statistiques indiquent que parmi ceux qui le pratiquent, 37% contre 12% le pratiquent de façon intégrale. Enfin, pour ceux qui le pratiquent de façon partielle, le nombre de jours télétravaillés ressort à 2,6 contre 2,1 à l’automne.
Cette démobilité pour les déplacements domicile-travail est complétée par une quasi disparition des déplacements pour des motifs de loisirs dont 81% des répondants déclarent en réaliser moins ou beaucoup moins qu’avant la crise, ce qui est logique vu le nombre d’activités fermées.
Une confiance sanitaire en Ile-de-France qui se stabilise
Malgré les indicateurs de démobilité très élevés et des déplacements en recul significatif par rapport à septembre, il est intéressant de noter qu’à la sortie du 2ème confinement, l’indice de confiance sanitaire dans les transports reste relativement stable, en particulier dans les transports en commun, où il ne perd que 3 points à -14 par rapport à septembre, mais reste bien supérieur à l’indice de juin dernier, en sortie de 1er confinement, où il était ressorti à -29. Ce résultat démontre une adaptation évidente des franciliens aux mesures sanitaires.
Les quatre enquêtes réalisées en juin, juillet et septembre 2020, et à nouveau en ce mois de janvier, ont démontré :
· la capacité à interroger massivement les franciliens (le collectif a constitué conjointement un panel de plusieurs milliers de répondants),
· l’intérêt et l’engagement des franciliens à répondre sur la façon d’adapter leurs motifs et leurs modes de déplacements (les taux de réponse du panel dépassent régulièrement le niveau de 50%),
· l’intérêt de mener des enquêtes régulières et rapides pour analyser des phénomènes transitoires et des évolutions très rapides (l’intervalle entre 2 enquêtes varie entre un et 3-4 mois, les enquêtes sont réalisées sur une période d’une semaine et leur analyse est partagée sous quinze jours).
Cette démarche innovante a convaincu les membres du collectif à prolonger l’initiative jusqu’à juillet 2021, mais aussi incitent de nouveaux acteurs à rejoindre l’initiative. Fin 2020, ce sont ainsi Geovelo, la RATP, Zenbus et Zenpark qui ont décidé de participer au collectif, à la grande satisfaction de Vincent Pilloy, fondateur d’Inov360, coordinateur du collectif et à l’origine de cette initiative. Comme il l’indique, « dans cette période complexe, développer le travail et l’intelligence collective est une nécessité ».
Le collectif sur la mobilité en Ile-de-France à l’ère du Covid-19 rassemble les 24 organisations suivantes (start-up, grands groupes, acteurs publics) :
Ensemble, elles représentent une très grande variété de services ou de solutions (transports en commun capacitaires, nouvelles mobilités à bases de véhicules légers – scooters, trottinettes, vélos – ou de voitures, électriques et thermiques, solutions pour la logistique urbaine, paiement à distance, flottes de véhicules et optimisation des déplacements).
Cette quatrième enquête a été réalisée du 20 au 28 janvier 2021 auprès de 2 684 franciliens. La population interrogée a été redressée de manière à obtenir un échantillon représentatif de la population francilienne (selon le sexe, l’âge, la CSP et la couronne de résidence). Grâce à ces quatre volets d’enquête, le collectif est en mesure de fournir une compréhension et un baromètre des transformations générées par la crise, en fonction de l’évolution de la pandémie et des contraintes sanitaires imposées. Au fil des enquêtes, se dessinent également des axes de transformation plus durables de la mobilité des Franciliens.