Le deuxième volet de l’étude menée du 8 au 17 juillet 2020, auprès de 3 246 personnes par 22 acteurs de la mobilité, révèle que, suite à la crise du Covid-19, 37 % des Franciliens ont modifié leur destination de vacances. Par ailleurs, deux mois après la fin du confinement, l’étude confirme toujours une forte baisse des déplacements et une adaptation des modes de déplacement qui s’installe dans la durée.
78% des Franciliens partent en France métropolitaine pour leurs vacances d’été 2020
La crise du Covid-19 et toutes les contraintes associées ont amené les habitants d’Ile-de-France à revoir significativement leurs projets de vacances estivales. 37 % d’entre eux indiquent notamment avoir modifié leur destination par rapport aux années précédentes. Ainsi, 78 % des Franciliens partent en France métropolitaine. Les destinations « hors Europe » qui représentaient 16 % des destinations estivales les années précédentes ne concernent plus cette année que 1 % des répondants. Seuls 10 % des Franciliens ont prévu de quitter la France pour une destination européenne.
En privilégiant des destinations en France, les Franciliens divisent par 4 leur utilisation de l’avion pour rejoindre leur lieu de vacances. A contrario, la voiture personnelle et de location, ainsi que le train, sont privilégiés cette année.
Vincent Pilloy, fondateur d’Inov360, coordinateur du collectif
Les Franciliens n’ont pas retrouvé leur niveau de déplacements d’avant crise
70 % des répondants à cette deuxième enquête ont indiqué réaliser beaucoup moins ou un peu moins de déplacements pour leurs loisirs : activités sportives, sorties culturelles ou sociales… Cela traduit le ralentissement de nombre de ces activités, mais également une réelle situation de « démobilité », c’est-à-dire de réduction des activités nécessitant un déplacement.
Comme dans le volet 1 réalisé mi-juin, cette enquête révèle que les trajets domicile-travail sont encore fortement impactés par une pratique du télétravail en forte hausse.
Ainsi, si 42 % des répondants confirment avoir repris le travail en présentiel, ils sont quasiment le même nombre (41 %) à travailler dans un mode mixte, présentiel et télétravail.
« les réponses des personnes interrogées font apparaître une probabilité d’augmentation du télétravail pour 40 à 50 % des répondants. En revanche, la pratique du travail intégral à domicile ne semble pouvoir concerner qu’une petite minorité. »
Vincent Pilloy
Cette transformation des pratiques de mobilité des Franciliens pourrait induire une période de « démobilité » durable, pendant laquelle ils limiteront leurs déplacements aux besoins et activités le justifiant pleinement.
L’indice de confiance sanitaire envers les transports en commun progresse lentement
L’indice de confiance sanitaire pour les transports en commun, mesuré pour la première fois mi-juin, s’est amélioré de 19 points d’indice. Néanmoins, cette amélioration ne se traduit pas encore dans les intentions de reprendre une utilisation normale de ceux-ci. A contrario, 31 % et 53 % des Franciliens indiquent utiliser respectivement davantage leur voiture ou leur vélo.
Vincent Pilloy précise que « même si beaucoup de Franciliens ont pu « reprendre contact » ponctuellement avec les transports en commun, la confiance recréée à cette occasion peut être remise en cause très rapidement par des nouvelles négatives sur l’évolution de la pandémie en général, d’où l’amélioration très lente constatée ».
Les transports individuels partagés bénéficient d’un indice de confiance sanitaire bien supérieur (d’environ 30 points d’indice).
Une enquête portée par un collectif inédit rassemblant des acteurs nombreux et diversifiés de la mobilité en Ile-de-France
Afin de mieux comprendre l’impact de cette crise du Covid-19 sur la mobilité à Paris et en Ile-de-France, le cabinet de conseil Inov360, en lien avec l’IFPEN, et son équipe « Transportation Software and Services », a mobilisé 22 acteurs du transport et de la mobilité en Ile-de-France. Ensemble, ils représentent une très grande variété de services ou de solutions (transports en commun capacitaires, nouvelles mobilités à bases de véhicules légers – scooters, trottinettes, vélos – ou de voitures, électriques et thermiques, solutions pour la logistique urbaine, paiement à distance, flottes de véhicules et optimisation des déplacements). Ce collectif rassemble les organisations suivantes (start-up, grands groupes, acteurs publics) : Cityscoot, Communauto, Cyclez, Dott, Grand Paris Seine Ouest, IFPEN, Inov360, Karos, L’Institut Paris Region, Mappy, Marcel, Orange, Paris Ouest La Défense, PayByPhone, SNCF Réseau, So Mobility, Stuart, Total Fleet, Transdev, Troopy, Virtuo, Zoov.
Une étude en trois volets : juin, juillet, septembre 2020
Le deuxième volet a été réalisé du 8 au 17 juillet 2020 auprès de plus de 3 000 personnes ayant répondu début juin au premier volet de l’enquête. La population interrogée a été redressée de manière à obtenir un échantillon représentatif de la population francilienne (selon le sexe, l’âge, la CSP et la couronne de résidence). Le prochain volet prévu du 15 au 22 septembre 2020 permettra de mesurer les évolutions générées, et de distinguer les phénomènes d’adaptation passagère à la reprise d’activité après le confinement des changements plus durables de mobilité des Franciliens.
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