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Pourquoi on doit se réjouir du retour d’Eric Carreel à la tête de Withings

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L’annonce du rachet de Nokia Health et du retour d’Eric Carreel aux commandes de Withings est une excellente nouvelle. Pas seulement pour notre territoire, berceau de la start-up qu’elle n’a d’ailleurs pas quitté pendant les deux ans qu’aura duré l’aventure finlandaise, mais parce qu’Eric Carreel est un visionnaire. « Serial-entrepreneur », il invente les nouveaux usages qui transforment notre vie quotidienne, tout en conservant une volonté de faire de la France, et de l’Europe plus généralement, un lieu d’innovation particulier, entre les américains et les chinois. Il se dit convaincu qu’il y a de la place pour des champions européens et d’ailleurs, promet-il, « on est en chemin pour faire quelque chose qui sera très grand ».

D’abord chercheur dans le domaine de la radiocommunication, Eric Carreel a créé sa première entreprise en 1990, Inventel, et s’était lancé dans la fabrication de pagers, des outils de radiomessagerie. L’arrivée du SMS oblige la start-up à innover : elle conçoit la livebox, adoptée notamment par France Télécom. Cette innovation est un tel succès qu’elle entraîne le rachat de l’entreprise par Thomson Technicolor. Il en démissionne deux ans après, pour renouer avec l’agilité de la création d’entreprise et crée en 3 ans, trois nouvelles start-up : Withings, qui fait des objets connectés dans le domaine de la santé, Sculpteo, spécialisée dans l’impression 3D, et Invoxia dans les télécommunications. Depuis, elles ont été rejointes par Zoov, spécialisée dans le partage de vélos électriques.

Fidèle à son intuition première de « faire des produits avec le moins d’outils possible », l’entrepreneur s’était lancé avec Withings dans la création d’objets connectés beaux et très simples à utiliser dans 5 domaines liés à la santé : le sommeil, le poids, l’activité, le cœur et l’environnement. Pour qu’un produit remporte l’adhésion de ses utilisateurs, il doit d’abord susciter le désir, être très facile à installer, à paramétrer et à configurer, et rendre heureux celui qui l’utilise. Trois clefs qu’Eric Carreel applique à ses propres créations. Toutes ont en commun d’être pilotées, paramétrées et entièrement personnalisées depuis le smartphone de l’utilisateur qui retrouve, dans l’application dédiée à l’objet, l’ensemble des données qui le concernent.

Cet infatigable créateur d’innovations voit dans le traitement des données le facteur de réussite d’un objet connecté. « Produits, services et données créent un cercle vertueux nouveau » a-t-il coutume de dire. A la fois indispensable pour l’utilisateur, ces données représentent également un potentiel d’amélioration du produit considérable pour les développeurs : les utiliser de manière intelligente c’est améliorer continuellement la qualité du service proposé, le faire évoluer et offrir – notamment dans le domaine de la santé – un nouvel accompagnement à l’utilisateur.

Car, et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous devons nous réjouir du retour d’Eric Carreel à la tête de Withings, les objets connectés peuvent vraiment nous aider à changer notre regard sur la santé. Prévenir plutôt que guérir, c’est ce qu’ils pourraient permettre dans ce domaine. Prendre conscience individuellement de l’importance de compter le nombre de ses pas, de suivre sa tension ou son poids régulièrement peut aider à prévenir la maladie.

Pile 10 ans après sa création, Eric Carreel rachète donc à Nokia l’une des entreprises qui symbolisaient le mieux la French Tech, ses atouts et ses faiblesses.

Ce revirement est d’abord lié à un changement stratégique profond chez Nokia. Ramzy Haidamus, qui avait poussé le Finlandais à cette acquisition, a quitté le groupe peu après sa finalisation. Avec son départ, tous les projets ont été remisés aux oubliettes, illustrant toute la complexité de l’intégration d’une start-up à un grand groupe. Intégration encore compliquée par la composante géographique, quand le management est en Finlande ou aux États Unis et que les équipes sont à Issy-les-Moulineaux. Et Nokia a rapidement eu d’autres sujets plus complexes à traiter.

Le retour d’Éric Carreel aux manettes s’explique aussi par son attachement à l’entreprise. Il l’avait cédée à contrecoeur, reconnait-il aujourd’hui.  Withings dispose «d’une équipe de plus de 200 personnes, composée d’ingénieurs, de développeurs, de managers et de techniciens», principalement basées à Issy-les-Moulineaux. La moitié de son chiffre d’affaires est réalisé en France, 35 % aux Etats-Unis et le reste partout dans le monde. Eric Carreel souhaite lancer un nouveau cycle d’innovation et développer de nouveaux produits connectés dans la santé, jusqu’à l’accompagnement des maladies chroniques.   « On a commencé sur le marché du bien être, et on va de plus en plus dans le domaine de la santé, y compris sur les maladies chroniques » vient-il d’annoncer sur BFM.

A voir, l’interview d’Eric Carreel sur BFM Business, le 5 juin 2018

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