#SmartMobility

Meudon tente de lutter contre les algorithmes de Waze

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France Info a consacré un intéressant article sur les efforts menées par la ville de Meudon pour réduire l’impact de la circulation automobile causée par Waze dans les zones résidentielles (article à lire ici). On y souligne les difficultés rencontrées par les communes pour réguler une situation provoquée par les algorithmes de l’application GPS et l’exaspération de riverains qui voient leurs rues se transformer en convois de voiture aux heures de pointe.

Onze ans après sa création, l’application de GPS Waze est l’un des symboles emblématiques de la smart mobilité. Créée en Isräel et rachetée par Google en 2013, l’application s’appuie sur une cartographie modifiable par ses utilisateurs, sur le principe du web 2.0 (production participative). La navigation se fait en quasi-temps réel en prenant en compte l’état du trafic.

Waze a changé la vie de ses quelques 13 millions d’utilisateurs français (110 millions dans le monde) en leur proposant des raccourcis évitant les principales routes embouteillées. Mais cela conduit souvent les conducteurs de véhicules sur des routes situées dans des quartiers résidentiels et non prévues pour accueillir un trafic important. Une situation compliquée encore par le trafic de poids lourds qui n’est pas prévu sur les petites routes secondaires et leur orientation possible vers des voies d’accès non-prévues pour supporter leur tonnage.

Pour tenter d’améliorer le dispositif, plusieurs collectivités locales ont conclu des conventions d’échanges de données avec Waze. L’objectif est de pouvoir mieux prévenir l’application GPS des travaux engagés sur la voirie et, en échange, de récupérer les données de leurs usagers sur l’état du trafic, ce qui est intéressant pour les chaussées où il n’y a pas de capteurs. En échange, elles leur demandent de ne pas inclure dans leurs algorithmes les rues qui ne sont pas faites pour accueillir beaucoup de véhicules. Peine perdue : « On a juste la capacité d’optimisation du trafic dans un univers donné, mais ce n’est pas nous qui faisons les règles de l’univers. (…) Le régulateur, ce sont les pouvoirs publics. » se défend Waze.

De leur côté, les collectivités sont contraintes de revoir leurs plans de circulation et de modifier la signalisation, en ajoutant parfois même des feux rouge dont l’utilité sert seulement à ralentir le trafic automobile pour le reporter sur les principaux axes de circulation. Cela prend du temps, nécessite des ajustements permanents et semble une lutte sans fin. « Face à Waze qui se met à jour en permanence, on ne fait pas le poids » , reconnait Denis Larghero, le maire de Meudon.

Mais le combat n’est pas encore perdu. D’autres start-up cherchent de nouvelles solutions. En cours d’expérimentation à Issy-les-Moulineaux, l’application My Anatol propose aux villes de paramétrer elles mêmes leurs recommandations de mobilité locales et à ses utilisateurs des trajets personnalisés 100% intermodaux, incluant la voiture individuelle, les transports en commun et tous le reste. A partir des données de mobilité qui prend en compte les spécificités locales, My Anatol veut redonner la main aux villes, qui s’abonnent à son portail, pour le pilotage des recommandations d’itinéraires, en voiture ou en proposant des alternatives pertinentes. Pour la start-up,  » le sujet n’est pas de supprimer la voiture mais d’améliorer l’utilisation de l’espace public, contribuer à réduire la pollution et in fine augmenter le désir de ville en prenant en compte les possibilités, les besoins et les préférences de chacun en matière de mobilité. »

Un premier bilan de l’expérimentation en cours devrait être connu au cours du 1er trimestre 2020.

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