Depuis l’arrivée de Florence Leveel à la direction générale de Mappy, en février dernier, le spécialiste français du calcul d’itinéraires opère une saine et attendue mutation. Celle qui, dès le départ, affichait son ambition « d’accélérer son projet de transformation en un acteur du MaaS [Mobility as a Service] », vient d’annoncer la prochaine intégration des trottinettes électriques à ses modes de transport.
On est loin des itinéraires en voiture qui faisaient la gloire de l’application à ses débuts. Il s’agit désormais de s’adapter aux nouvelles mobilités et, surtout, d’attirer les plus jeunes, 18-25 ans, habitués aux applications américaines.
Depuis ses bureaux de Boulogne-Billancourt, la filiale du groupe SoLocal se présente ainsi comme le premier concurrent de Google Maps. En quoi Mappy est-il différent ? Plusieurs éléments, dont son outil de comparateurs de prix, qui permet de savoir le coût d’un trajet au centime près.
Pour devenir un acteur du MaaS, il faut d’abord être une plate-forme multimodale. Cette première étape, Mappy l’a franchie en 2016 avec son application mobile et l’année d’après sur son site Internet. Initialement conçu pour planifier les déplacements automobiles, Mappy a ajouté d’autres moyens de transport à sa solution de calcul d’itinéraires pour laisser le choix à l’utilisateur. Le Français a mis en place une politique de partenariats à cette époque afin de référencer plus facilement ces nouveaux modes de transports : OUI.sncf, BlaBlaCar, Ouibus… ont été parmi les premiers modes de transport à être référencés.
« Ces dernières années, les équipes de Mappy ont réalisé un travail important afin d’intégrer les courtes distances au calcul d’itinéraires » souligne régulièrement Florence Leveel. Vélos, taxis et transports en commun sont notamment présents sur la plateforme. Mais contrairement à certains concurrents, Mappy ne se focalise pas uniquement sur les grandes villes françaises et traite des trajets courte et longue distances.
L'outsider de @googlemaps, @Mappy, va intégrer les trottinettes électriques à ses modes de transport 🛴 @fleveel, veut toucher le plus possible les 18-25 ans. https://t.co/db6QRXwWhh #TalkDécideurs @Le_Figaro @Figaro_Economie
— Quentin Périnel (@quentinperinel) 6 mai 2019
DES ABONNEMENTS OU DES TICKETS À L’UNITÉ ?
La prochaine étape ? Ajouter des systèmes de billettique et de paiement. Restera à savoir si ce système de billettique prendra la forme d’un abonnement – comme Citymapper à Londres ou Whim à Helsinki – ou d’un paiement du titre de transport à l’unité. Florence Leveel juge toutefois que ni le marché ni les utilisateurs ne sont aujourd’hui suffisamment matures pour entrer dans une vraie logique d’un abonnement MaaS. Elle pense qu’il y a encore « quelques années avant de voir l’abonnement sur le multimodale éclore totalement ».
Mappy, qui intègre près d’une quinzaine de modes de transport, revendique 11 millions de visiteurs uniques par mois.