#IoT - Objets connectés

La « French touch » de l’Internet des objets

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L’Idate vient de publier une étude sur l’Internet des objets prédisant que 80 milliards d’objets seront connectés d’ici 2020. Les objets connectés ne sont plus de simples gadgets pour technophiles. Ils envahissent peu à peu notre quotidien, au travail, mais aussi notre vie privée. De nombreuses entreprises françaises, dont beaucoup sont implantés sur le territoire de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest, sont partie prenante de cette mutation amorcée de nos modes de vie et de notre économie.

Qu’entend-on par l’Internet des objets?
Il s’agit de rendre communicants des appareils, et pas seulement l’ordinateur, la tablette et le smartphone, en profitant des infrastructures performantes dont nous disposons aujourd’hui, desservies par un maillage dense de Wifi et de réseaux cellulaires. Ils peuvent ainsi entrer en contact avec nous, que nous soyons à côté ou à distance. C’est le cas du tout nouveau modèle ZOE de Renault, que l’on peut essayer librement sur la piste dédiée de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt. Cette voiture électrique dispose d’une tablette multimédia tactile intégrée et connectée de série, dont certaines fonctionnalités peuvent être contrôlées depuis un ordinateur ou smartphone : consultation des informations pour préparer son parcours (niveau de charge, autonomie, temps restant pour une charge complète, localisation des bornes de charge etc.), lancement du pré-conditionnement de l’habitacle, programmation du calendrier de charge hebdomadaire en fonction du coût de l’électricité et des émissions de CO2 induites.

Les objets communicants, c’est aussi l’apanage de l’isséen Withings avec son pèse-personne sans fil, son tensiomètre intelligent ou son Smart Baby Monitor.  Des appareils sans fil qui comme la station météo de Netatmo (Boulogne), Invoxia (Issy) et ses téléphones de bureau sur IP au son HD, ou encore Sculpteo (Issy), pionnier de l’impression 3D dans le Cloud, ont été primés ces dernières années au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas, la grand-messe mondiale de l’électronique grand public, et qui ont trusté quatre des dix premières places de l’Apple store en 2012! « Il existe une french touch dans les objets connectés, l’origine de tout ça c’est la Freebox qui, il y a 10 ans, a lancé un gigantesque mouvement de connexion à Internet, d’abord le téléphone et la télévision, puis d’autres objets ordinaires comme notre station météo », précise Frédéric Potter, le Directeur Général et fondateur de Netatmo.

Ces entreprises ont aussi su faire appel à une nouvelle génération de designers pour créer des objets correspondant à de nouveaux usages dans un domaine clé de nos sociétés, compte tenu du vieillissement de la population : le marché de l’e-santé, ou « santé connectée », qui devrait représenter un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros en 2017 (source Research2Guidance, 2013). Mais ce n’est que l’une des facettes des objets connectés : qu’il s’agisse d’ascenseurs ou de distributeurs de boissons, les communications automatiques entre appareils connectés représentent déjà 9% de l’activité de Gemalto, installée à Meudon. L’Internet des objets pousse même Gemalto à de nouveaux modèles économiques: le leader de la carte SIM (1,4 milliard d’unités livrées en 2012) et l’équipementier de réseaux Ericsson veulent encore améliorer la carte à puce et la rendre « dynamique », c’est-à-dire lui donner la possibilité d’être mise à jour et gérée à distance afin de faciliter les processus industriels. Les industriels la réclament tous aux opérateurs de réseaux cellulaires, et notamment les opérateurs d’énergie ou d’eau qui se préparent au télé-relevé des compteurs.

Le B-to-B surfe donc sur la vague de l’Internet des objets, comme l’illustre également l’exemple d’Intel (Meudon). L’augmentation du trafic sur Internet lui a permis d’améliorer ses revenus sur les Data Centers de 6%. « Nous travaillons de façon étroite avec certains grands opérateurs au niveau français comme OBS (Orange Business Service), explique le Président d’Intel France, Stéphane Negre. Nous nous sommes aussi beaucoup impliqués dans les serveurs dédiés aux calculs scientifiques, puisque nous avons développé un laboratoire commun avec le CEA ». Intel France a aussi investi 10 millions d’euros dans la start-up française Sigfox, dont la technologie radio ultra bas-débit préfigure l’avènement de l’Internet des objets.

« Les objets seront majoritairement connectés via des technologies radio », affirme Olivier Seznec, le directeur technique de Cisco France à Issy, qui mise sur une architecture améliorée pour faire face à l’afflux de données (on parle de Big data), avec 10 fois plus d’objets connectés en 2020 qu’en 2012. N’importe quel appareil électronique peut déjà se mettre à envoyer des informations à son constructeur, ou en recevoir. Par exemple, pour faciliter le SAV ou être mis à jour, comme dans le cas des parcs d’objets équipés de modules de connectivité Sierra Wireless. « Nous sommes très présents dans l’automobile, mais aussi sur le marché de la santé et de la forme, sur le marché du paiement avec Ingenico, qui utilise nos modules embarqués dans ses terminaux de paiement, le networking, puisque des routeurs comme ceux de Cisco intègrent notre technologie pour connecter les objets, ou encore dans la gestion de réseaux énergétiques, la connexion de compteurs électriques ou de Smart grids », explique Olivier Pauzet, le Vice-Président de Sierra Wireless à Issy, leader mondial du M2M et des solutions de systèmes de connectivité pour les entreprises.

Autre exemple, les compteurs d’Itron, basée également à Issy, ont quant à eux été retenus pour équiper la ville de Johannesburg en Afrique du Sud, premier projet à grande échelle de comptage intelligent en Afrique. Car les objets connectés s’invitent dans nos quartiers, comme c’est le cas avec IssyGrid, premier réseau électrique intelligent en France.
Fortement porté par plusieurs grands groupes (Bouygues Immobilier, Bouygues Telecom, Microsoft, Steria entre autres) ainsi que d’un noyau de startups innovantes de Grand Paris Seine Ouest, le projet s’étendra d’ici fin 2013 au quartier isséen du Fort d’Issy.

Grâce aux progrès réalisés dans le domaine des puces et la généralisation des smartphones et des tablettes, Internet semble en effet susceptible de démocratiser la domotique. Prises électriques, interrupteurs, ampoules, appareils ménagers, verrous de porte, détecteurs de présence ou encore caméras de surveillance s’intègrent désormais dans un véritable réseau domestique pouvant être commandé à distance. Technicolor (Issy) essaie ainsi d’imposer un standard universel de la maison connectée avec Qeo, une plateforme logicielle permettant une parfaite interopérabilité entre terminaux et applications, quels que soient leurs marques et écosystèmes. Autant d’illustrations qui prouvent l’avance du territoire sur les objets connectés.

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