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Retour sur la conférence du Hub Icade : smart city & big data, quels risques ?

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Nouveau rendez-vous sur le territoire, « Les rencontres du Hub Icade » ont reçu Catherine Sabbah, journaliste aux Échos et spécialiste des questions urbaines, pour une conférence autour du thème « Smart city : a risky business… » le 8 novembre dernier au siège OPEN d’Issy-les-Moulineaux.

Les centres urbains, de plus en plus densément peuplés, sont confrontés à des défis et des foyers de nouveaux dangers : architecture de congestion, moins d’argent public disponible pour gérer le territoire et risque politique et terroriste accru.

Comment la data peut-elle aider les villes à gérer les risques de toutes sortes ? Les villes de demain seront-elles plus sûres ? « Je ne le crois pas » affirme d’emblée Catherine Sabbah. Selon elle, tout est aujourd’hui réuni pour que le moindre incident provoque d’importants dégâts physiques, humains, économiques avec en toile de fond un risque moins tangible lié à une économie numérique qui stocke et qui valorise une donnée supplémentaire et très sensible : la data.

La data, source fantasme

La « data » est un miroir très précis de nos vies personnelles et de nos habitudes qui proviennent de données récoltées – souvent à notre insu – et de métadonnées laissées par les Internautes. Le paradoxe de notre société est ici bien palpable : nous sommes prêts à dénoncer la violation de notre intimité mais nous sommes aussi les premiers « à jeter nos secrets » par facilité.

La possession de ces données apporte un pouvoir nouveau aux pouvoirs publics.

Grâce aux capteurs notamment, il est possible de prendre en permanence le « pouls de la ville » et donc de mieux calibrer les politiques publiques. En effet, l’outil numérique est aujourd’hui essentiel pour améliorer les choix politiques en matière de mobilité, de santé, d’éducation, d’habitat…

La data, graal pour les pouvoirs publics ?

Pour Catherine Sabbah, la technologie doit influencer la décision politique mais elle ne doit pas la dicter.  C’est pour elle l’écueil majeur à éviter : confondre la fin et les moyens.

Dans cet avènement d’une nouvelle ère, voici les trois objectifs à conserver en mémoire pour le pouvoir politique :

  • garder le contrôle de la gouvernance ;
  • assurer la souveraineté en évitant la privatisation du territoire dont ils ont la responsabilité ;
  • garantir une ville inclusive et accessible à tous.

La définition même de la smart city n’est pas figée et près de 50% des français ne savent pas ce qu’est une ville intelligente. Un terme largement galvaudé aujourd’hui et qui en tout cas tout sauf une ville ultra futuriste où tout fonctionne de manière automatique.

Catherine Sabbah est ici en phase avec la vision de la smart city défendue par la ville d’Issy-les-Moulineaux, celle d’une ville collaborative donc le but est de faciliter la vie quotidienne des habitants.

Dans l’imaginaire collectif, les liens à la technologie font surgir des peurs liés à l’utilisation et à la prise de pouvoir par la machine que l’homme aurait inventée.

La data, un choix politique

Les villes dominées par des ordinateurs construites par des spécialistes de la technologie vont ressembler à des machines, des systèmes très automatisés, très efficaces mais pas très durables ni respectueux de notre vie privée.

D’un autre côté, la technologie, les capteurs, rendent aussi possibles la création d’une ville durable : il y a ici un choix politique à faire. L’économie digitale peut prendre des formes très différentes et c’est ce qui la rend passionnante.

Au finale, derrière l’idée de smart city il y a simplement l’idée de rendre la ville intelligente, maline, amicale, protectrice, facile à vivre, économie, accessible à tous et  qui ne gaspillent pas ses ressources.

Il y a une responsabilité forte de la part des collectivités territoriales, et donc de leurs élus, à former leurs concitoyens et à leur expliquer ce que sont les villes smart, comme cela fonctionne, quels sont les dispositifs mis en place, à quoi ils servent…

Sinon il y aura une crainte très forte qui s’installera. Et l’on peut le comprendre.

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