L’Europe est un accélérateur d’innovation pour de nombreuses collectivités locales. La ville d’Issy-les-Moulineaux en est un exemple probant. Avant-gardiste et ville pionnière, la ville a une longue expérience de coopération décentralisée avec de nombreux autres partenaires européens, dans des projets cofinancés par la Commission européenne. Ces projets collaboratifs, menés à travers Issy Média, sa société d’économie mixte chargée de la communication et de l’innovation, avec d’autres villes européennes, des entreprises privées et des organismes de recherche, visent la plupart du temps à expérimenter, tester et déployer de nouveaux services ou technologies destinés à améliorer le quotidien des habitants.
En s’inscrivant dans une démarche de coopération européenne, la Ville bénéficie ainsi de financements et de bonnes pratiques qui lui permettent de conserver un temps d’avance sur d’autres communes françaises. L’objectif est en effet d’anticiper de nouveaux usages, de moderniser l’administration locale et de renforcer son attractivité.
De par cette démarche de Test&Learn, Issy a acquis un véritable savoir-faire qui lui permet d’expérimenter et de déployer des services numériques en conditions réelles, mais aussi d’évaluer leur efficacité.
L’innovation fait partie intégrante de l’ADN d’Issy, qui peut s’afficher à l’échelle européenne comme un laboratoire d’idées et un terrain d’expérimentations pour répondre aux nouveaux défis urbains, tant sur les enjeux de mobilité que sur le développement de services numériques utiles et pertinents.
La ville d’Issy-les-Moulineaux est d’ailleurs reconnue à Bruxelles comme l’une des villes françaises les plus avancées. Elle bénéficie, par exemple, du label européen « Living Lab« , une méthode qui consiste à innover en mode collaboratif, figure dans la liste des smart cities européennes participant à la coopération sino-européenne sur le sujet, et participe au programme Intelligent Cities Challenge.
Actuellement, la Ville participe à plusieurs projets européens liés à la mobilité, à l’open data et à la technologie du Li-Fi.
1) PoliVisu (2017-2020) : améliorer les politiques de transport urbain grâce au big data
Confrontées à une hausse significative du trafic automobile et à la saturation des transports urbains, les villes doivent aussi répondre à la multiplication de nouveaux services, comme l’autopartage, le vélo en libre-service ou des flottes de vélos sans station. Lancé en 2017, PoliVisu est un projet co-financé par le programme Horizon 2020 de la Commission Européenne.
Il a pour ambition d’aider les pouvoirs publics à mieux utiliser la donnée (open data et big data notamment) pour améliorer les politiques publiques de mobilité.
Il réunit une quinzaine d’acteurs publics et privés issus de six pays européens. De nouvelles méthodes et de nouveaux outils ont ainsi été expérimentés. PoliVisu s’inscrit dans la continuité des travaux de recherche du projet OpenTransportNet, qui avait permis de développer un portail open data autour des données de transports.
2) IoRL (2017-2020) : rendre l’accès à Internet plus performant
Co-financé par la Commission Européenne, le projet IoRL (2017-2020) vise à rendre l’accès à l’Internet plus performant et sécurisé grâce à l’Internet de la lumière (Li-Fi) à l’ère de la 5G.
À partir du Li-Fi, un système de communication utilisant la lumière des ampoules LED plutôt que les ondes électromagnétiques, on pourrait naviguer avec un débit supérieur à 10 Gbit/s, soit davantage encore que la fibre optique, à l’intérieur des bâtiments. Ce système consomme dix fois moins d’énergie pour fonctionner avec une sécurité accrue et une précision de localisation inférieure à 10 cm.
Une première version du Li-Fi est utilisée au Musée Français de la Carte à Jouer depuis 2015 pour ses expositions permanentes.
Des tablettes spécialement équipées sont prêtées aux visiteurs et une information contextualisée se déclenche automatiquement devant un tableau ou une sculpture grâce à une ampoule LED située au plafond. Mais cette version du Li-Fi est encore limitée et le projet IoRL doit contribuer à son développement et son association à la 5G pour rendre la connexion plus rapide, plus performante d’un point de vue énergétique et plus sécurisée.
3) FCCP (2020-2022) : L’hydrogène pour de ouvelles solutions de mobilité durable
La Ville participe au projet européen FCCP (Fuel Cell Cargo Pedelecs) dont l’objectif est d’expérimenter l’utilisation de vélos-cargo alimentés à l’hydrogène pour les livraisons du dernier kilomètre.
En raison de l’essor du commerce en ligne, de plus en plus de marchandises sont livrées en petites quantités dans des boîtes aux lettres individuelles. La multiplication de ces petites livraisons contribue à la congestion automobile et à la pollution de l’air.
Des initiatives sont prises pour faciliter les livraisons en vélo voire à pied à l’échelle du quartier ou pour l’affichage municipal pour lequel un triporteur à assistance électrique est utilisé depuis plusieurs années à Issy.
Un vélo cargo à pile à combustible est prévu pour être rechargé plus rapidement et économiser jusqu’à 5,5 tonnes de CO2 par an en remplaçant les véhicules à moteur à combustion, offrant ainsi une première réponse aux exigences de la livraison non polluante du dernier kilomètre.
La mise en service de ces véhicules est prévue à partir de l’automne 2020 et tout au long de 2021.