Le 4 décembre 2024, l’Hôtel de Ville d’Issy-les-Moulineaux a accueilli une conférence des Cafés Bleus de l’IA, centrée sur l’intelligence artificielle (IA) et ses implications pour la sécurité. Sous la houlette du général Patrick Perrot, coordonnateur pour l’IA à la Gendarmerie nationale, et de Ysens de France, docteur en droit spécialisé en robotique militaire, l’événement a exploré les opportunités et les risques liés à l’IA.
L’IA s’est imposée comme un outil stratégique pour les forces de l’ordre. La gendarmerie nationale, par exemple, l’utilise pour des tâches aussi variées que la reconnaissance faciale, l’analyse prédictive de la criminalité ou encore l’amélioration de l’accueil du public. Cependant, cette technologie n’est pas sans risque. Comme l’a souligné le général Perrot, l’IA peut entraîner une perte de capacités cognitives et une uniformisation de la pensée. De plus, son utilisation soulève des questions éthiques importantes, notamment en matière de protection des données personnelles et de surveillance.
Enjeux de souveraineté et régulation
L’IA représente un enjeu de souveraineté majeur. Les grandes entreprises technologiques, souvent américaines, dominent ce secteur et influencent les politiques publiques. L’Union européenne a pris conscience de ces enjeux et travaille à l’élaboration d’une réglementation ambitieuse pour encadrer le développement et l’utilisation de l’IA. Cette réglementation vise à protéger les données personnelles, à promouvoir l’éthique et à favoriser l’émergence de champions européens. Ysens de France a insisté sur l’importance de ces réglementations, soulignant que « La réglementation, bien que lourde, reflète notre culture. »
Les intervenants insistent sur la nécessité de préserver l’autorité de l’État dans la défense, la sécurité et la santé, afin de protéger l’intérêt général des influences économiques. Ysens de France a déclaré : « Vous n’avez pas envie du tout que la sécurité, que la défense, que votre santé soient qu’une question d’intérêt économique »
L’IA : un défi pour l’enseignement supérieur et l’emploi
L’intégration de l’IA dans l’enseignement supérieur pose de nouveaux défis. Les universités doivent trouver un équilibre entre l’enseignement théorique et l’utilisation d’outils numériques. Il est également essentiel de former les étudiants à une utilisation critique et éthique de l’IA. Par ailleurs, le développement de cette technologie a des conséquences sur le marché du travail. Si l’IA peut détruire des emplois, elle en crée également de nouveaux. Il est donc nécessaire de se préparer à ces mutations et de favoriser la reconversion professionnelle.
En conclusion, cette conférence des « cafés bleus de l’IA » a démontré que si l’intelligence artificielle est un outil puissant qui offre de nombreux avantages dans la sécurité intérieure, elle nécessite une réglementation stricte pour préserver l’autonomie humaine et garantir la sécurité des données. La collaboration entre le secteur public et privé, ainsi que l’investissement dans l’innovation, sont essentiels pour tirer le meilleur parti de l’IA tout en protégeant les intérêts généraux. Comme le Général Perrot l’a souligné, « L’IA, c’est le poison et le remède »
Les publications de la Gendarmerie Nationale sur l’IA
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