Le 23 mai, dans le cadre du Festival #VivaIssy, une table-ronde a réuni trois figures majeures de l’innovation isséenne: Alexandre Zapolsky (Linagora), Éric Carreel (Withings) et Roland Husson (France Médias Monde), autour du thème : «Intelligence artificielle, ville intelligente et souveraineté numérique à l’horizon 2030».
En introduction, le maire André Santini a rappelé que, si les noms ont changé — de cybercité à smart city — la vision d’Issy-les-Moulineaux reste constante : faire du numérique un levier d’attractivité, d’efficacité et de progrès. Depuis plus de vingt ans, la ville expérimente, anticipe, innove. Elle a été pionnière pour la fibre optique, la 5G, le LiFi, le vote électronique ou encore la mise en place d’un budget climat mesuré en équivalent CO₂.
Une intelligence artificielle au service de la société
Alexandre Zapolsky, président de Linagora, a défendu une «troisième voie numérique» européenne, fondée sur l’open source, l’éthique et la souveraineté. Il a présenté le projet Lucie, un modèle de langage ouvert développé en partenariat avec le CNRS, l’École Polytechnique et plus de 1200 chercheurs. « Le choix du type d’IA que nous allons utiliser est un sujet civilisationnel », a-t-il affirmé, appelant à ne pas confier notre avenir numérique aux seules plateformes commerciales. Il a également souligné que « ceux qui ne prennent pas l’IA à bras-le-corps seront en décalage total dans cinq ans ».
La santé connectée, une urgence structurelle
Éric Carreel, fondateur de Withings, a rappelé les défis majeurs posés par l’explosion des maladies chroniques et le vieillissement de la population. Face à la saturation des systèmes de santé, il plaide pour une prévention personnalisée, rendue possible par les objets connectés et les données de santé analysées par l’IA. « Avec l’intelligence artificielle, on peut désormais accompagner chacun de manière individualisée », expliquait-il.
Les médias face à l’IA et à la désinformation
Roland Husson, directeur général de France Médias Monde, a quant à lui rappelé que les médias étaient en première ligne face aux transformations de l’IA. Si elle permet de traduire automatiquement en 21 langues, de générer des résumés ou des contenus adaptés aux réseaux sociaux, elle est aussi à l’origine de nouveaux risques : infox générées par des IA, manipulation d’images, perte de confiance dans les sources.
Il a souligné l’importance de maintenir une vérification humaine systématique et de défendre l’indépendance éditoriale dans un monde multipolaire : « Le cœur du métier de journaliste, c’est la vérification. C’est là que se joue notre plus-value face à l’IA. ».
Conférence #VivaIssy à revoir en replay :