#Covid19

Com­ment le té­lé­tra­vail évo­lue-t-il en Ile-de-France?

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Après avoir connu une forte hausse avec la crise Co­vid, le taux de té­lé­tra­vailleurs se sta­bi­lise de­puis la sor­tie des me­sures sa­ni­taires : 43 % des ac­tifs fran­ci­liens ont eu ré­gu­liè­re­ment re­cours au té­lé­tra­vail en 2022, contre 42 % en 2021. C’est ce qui res­sort du der­nier ba­ro­mètre des fran­ci­liens pu­blié par l’Ins­ti­tut Pa­ris Ré­gion.

Une pra­tique ré­ser­vée à cer­tains em­plois

Les té­lé­tra­vailleurs re­pré­sentent 28 % de l’en­semble des Fran­ci­liens âgés de 18 à 75 ans. La grande ma­jo­rité d’entre eux té­lé­tra­vaillent ré­gu­liè­re­ment, tout au long de l’an­née. Alors que les cadres ne re­pré­sentent que 30 % des ac­tifs, ils cu­mulent à eux seuls 59 % de l’en­semble des jours té­lé­tra­vaillés. Par ailleurs, plus de la moi­tié des jours de té­lé­tra­vail (56%) sont réa­li­sés dans les en­tre­prises de plus de 250 sa­la­riés. Même si les cadres té­lé­tra­vaillent deux fois plus sou­vent que les em­ployés et les pro­fes­sions in­ter­mé­diaires, ces der­nières ont tout de même pro­fité du boom du té­lé­tra­vail, ac­cé­léré par la crise sa­ni­taire. À l’échelle ré­gio­nale, lorsque le té­lé­tra­vail est pos­sible, les ac­tifs le pra­tiquent ma­jo­ri­tai­re­ment deux à trois jours par se­maine, quelle que soit leur ca­té­go­rie so­cio­pro­fes­sion­nelle. Le té­lé­tra­vail s’or­ga­nise très ma­jo­ri­tai­re­ment se­lon un mode «hy­bride» consis­tant à équi­li­brer jours de pré­sence sur site et jours de tra­vail à dis­tance, quasi sys­té­ma­ti­que­ment au do­mi­cile du sa­la­rié.

Autre en­sei­gne­ment in­té­res­sant du ba­ro­mètre 2022, les moins de 35 ans sont plu­tôt sé­duits par le co­wor­king. Plus ex­pé­ri­men­tés, dis­po­sant d’un ré­seau d’in­ter­con­nais­sance éta­bli au sein de leur en­tre­prise et d’une plus grande au­to­no­mie, les ac­tifs plus âgés ont ten­dance à té­lé­tra­vailler plus fré­quem­ment que les plus jeunes. Par ailleurs, ces der­niers ha­bitent gé­né­ra­le­ment des lo­ge­ments plus pe­tits, moins pro­pices à l’exer­cice du té­lé­tra­vail. En re­vanche, les plus jeunes sont bien plus en­clins à té­lé­tra­vailler hors de leur do­mi­cile. Plus des trois quarts des moins de 35 ans se dé­clarent in­té­res­sés pour tra­vailler dans un es­pace de co­wor­king ; une pers­pec­tive qui ne sé­duit qu’un tiers des ac­tifs plus âgés. Les hommes y sont aussi si­gni­fi­ca­ti­ve­ment plus dis­po­sés que les femmes (62 % contre 54 %).

Bien qu’il soit trop tôt pour se pro­non­cer quant aux consé­quences du té­lé­tra­vail sur les ter­ri­toires fran­ci­liens, ana­lyse l’étude, cer­tains, comme les quar­tiers d’af­faires, sont déjà af­fec­tés par la baisse de fré­quen­ta­tion de leurs sa­la­riés, avec des consé­quences au ni­veau des bu­reaux, des com­merces et des ac­ti­vi­tés alen­tour. En d’autres lieux, le té­lé­tra­vail peut à l’in­verse fa­vo­ri­ser une re­dy­na­mi­sa­tion de l’éco­no­mie pré­sen­tielle (biens et ser­vices de proxi­mité) des lieux de ré­si­dence. Re­pré­sen­tant 20 % du temps tra­vaillé en Île-de-France, le té­lé­tra­vail est une réelle oc­ca­sion de ré­duire les dé­pla­ce­ments do­mi­cile-tra­vail. Se­lon une es­ti­ma­tion, les 2,5 mil­lions d’em­plois fran­ci­liens concer­nés par le té­lé­tra­vail pour­raient re­pré­sen­ter 6 mil­lions de dé­pla­ce­ments do­mi­cile-tra­vail évi­tés par se­maine, prin­ci­pa­le­ment concen­trés sur les jour­nées du lundi et du ven­dredi. Ces tra­jets évi­tés af­fectent par­ti­cu­liè­re­ment les trans­ports fer­rés (Tran­si­lien, RER et mé­tro) des­ser­vant les grands pôles ter­tiaires et les ter­ri­toires de ré­si­dence des ac­tifs éli­gibles au té­lé­tra­vail. 

Les résultats complets du baromètre francilien

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