Il y a eu plus de 600 000 téléconsultations au mois de mars contre 40 000 en février, selon l’Assurance-maladie. Soit environ une consultation sur dix en France. Une explosion causée évidemment par l’épidémie du coronavirus Covid-19 mais aussi par une stratégie volontariste de Doctolib.
Avec l’épidémie et le confinement, l’assurance maladie a assoupli les règles à respecter pour une prise en charge des téléconsultations. Depuis le 18 mars, celles-ci sont remboursées à 100 % par la Sécurité Sociale le temps de l’épidémie (contre 70% en temps normal). Plus besoin pour le patient d’avoir vu le médecin au moins une fois dans l’année précédant la téléconsultation pour être remboursé ni de respecter le « parcours de soins » avec son médecin traitant s’il s’agit d’une consultation pour des symptômes du Covid-19.
Si la téléconsultation est autorisée depuis 2018, elle avait jusqu’ici du mal à démarrer. Depuis ses bureaux de Levallois-Perret, le leader de la prise de rendez-vous médicaux en ligne, Doctolib peut se frotter les mains. D’abord d’avoir eu du flair puisqu’il a lancé en janvier 2019 sa plateforme de téléconsultation. Ensuite d’avoir eu la bonne idée de mettre gratuitement à disposition des médecins, SAMU, hôpitaux, cliniques et centres Covid-19 sa solution pour la durée de la crise.
Fondée fin 2013 par Stanislas Niox-Château, Jessy Bernal, Ivan Schneider et Steve Abou-Rjeily, avec la participation de 50 praticiens partenaires (médecins, dentistes) l’entreprise a rapidement suscité de l’intérêt en proposant de gérer les rendez-vous en ligne des praticiens. Son développement a été favorisé par nombre d’investisseurs reconnus et engagés, comme les fondateurs de la Fourchette, de Last Minute ou de PriceMinisters. En 2017, tout s’accélère avec l’entrée de BpiFrance dans son capital et l’adoption de l’outil de réservation pour les Hôpitaux de Paris. Avant la pandémie du coronavirus, Doctolib, membre du Next40, totalisait plus de 100.000 professionnels, dont 5.000 utilisateurs de sa plateforme de téléconsultation.
Un chiffre qui a évidemment explosé depuis le début du confinement. Le nombre de téléconsultations réalisées sur Doctolib a été multiplié par 100 au cours du premier mois, et la barre des 100 000 téléconsultations sur une seule journée a été franchie 30 mars dernier. Pour son Président, Stanislas Niox-Chateau, après la crise » entre 15 et 20 % de l’activité des médecins pourra se dérouler via la téléconsultation ».