Navi Rad­jou : « l’in­no­va­tion fru­gale re­pose sur 2 pi­liers: le par­tage et le « faire soi-même »

Consultant en innovation, ce Français d’origine indienne installé dans la Silicon Valley a théorisé, avec son livre « L’innovation Jugaad », qui veut dire « débrouillardise » en hindi et qui s’est écoulé à plus de 100 000 exemplaires dans le monde, l’idée de « faire mieux avec moins ». Il est vite devenu l’une des personnalités remarquées du “Thinkers 50 innovation Award” et fait la Une des journaux les plus prestigieux de la finance.

Son analyse est que, face aux défis que représentent des économies occidentales affichant pour longtemps une faible croissance, qu’il appelle la « slow economy », il faut trouver dès maintenant des solutions alternatives pour faire mieux avec moins d’argent et moins de ressources naturelles. Car, et c’est la principale différence avec l’économie du « low cost », il s’agit aussi de tenir compte de l’évolution des comportements des consommateurs, plus attentifs à la qualité de l’environnement et à la simplicité d’usage.

Selon lui, l’innovation frugale repose sur deux piliers : l’économie du partage, marquée par l’essor d’entreprises comme Airbnb ou Blablacar, et le « faire soi-même » avec le développement du mouvement des « makers » et des « Do it yourself ». Cela préfigure de grands changements, y compris au sein de grandes entreprises centenaires (qui vont devoir apprendre à partager leurs actifs, puis leurs employés et, enfin, leurs clients) et de la Recherche. Il évoque à ce propos l’émergence de la « Citizen science », convaincu que le mode de fonctionnement de la R&D (beaucoup d’argent dépensé sur une longue durée pour des résultats finalement décevants) a vécu.

Il a cité de nombreux exemples, que l’on retrouve dans son livre, « L’innovation frugale« , où il met en avant les six principes qui, selon lui, illustrent son concept :