19 septembre 2014 –
L’Eco de Grand Paris Seine Ouest consacre le dossier de son dernier numéro (sept/oct 2014) aux investissements étrangers sur notre communauté d’agglomération. Emplois, R&D, formation, soutien aux start-ups, partenariats avec des groupes français… La capacité d’innovation de Grand Paris Seine Ouest, la qualité de sa main d’œuvre, son emplacement géographique mais aussi son importante activité dans le numérique, premier secteur d’accueil des investissements internationaux en France depuis 2011, expliquent en effet son attractivité.
Les sociétés à capitaux étrangers ne comptent que pour 1 % du total des entreprises installées dans l’Hexagone, mais emploient environ 13 % de la main d’œuvre du pays, représentent plus de 20 % de ses dépenses en recherche et développement (R&D), contribuent à hauteur de 31 % de ses exportations et constituent 19 % de son chiffre d’affaires. Les conquérir est donc crucial. En la matière, l’Ile-de-France a connu une très bonne dynamique en 2013 avec près de 280 projets d’investissements concrétisés, selon le bilan de l’Agence régionale de développement Paris Ile-de-France. Cela en fait la deuxième métropole, après Londres, en termes d’investissement international et la seule région à progresser significativement en Europe (+20 %), selon le récent classement FDI (Financial Times).
Comme dans le reste de la France, les Etats-Unis restent en tête sur Grand Paris Seine Ouest pour la provenance de ces investissements étrangers (46 projets). On pense bien évidemment à Microsoft, qui a implanté à Issy-les-Moulineaux son siège social français et l’un de ses trois centres européens de R&D. Le géant informatique y a retrouvé de nombreux clients mais aussi des partenaires comme Thales ou Gemalto à Meudon, ou encore des start-ups françaises qu’elle soutient, et pas seulement celles de son incubateur Spark. Pour son service de musique en ligne Xbox Music, il a pour la première fois développé un service d’envergure internationale en dehors des Etats-Unis avec une équipe de 200 ingénieurs majoritairement français.
Microsoft a aussi participé au projet expérimental IssyGrid (premier réseau de quartier intelligent en France), et formé une alliance avec Bouygues Telecom (Issy) dans le Cloud Computing.
Autre exemple, la filiale française d’Intel, premier fabricant mondial de semi-conducteurs implantée à Meudon, est depuis 2008 passée d’une centaine d’employés en France à plus de 1 000 dont plus de 80 % dans la R&D, notamment à Toulouse! « L’Ile-de-France joue un rôle très important grâce à l’excellence de son système académique, de ses institutions et de la présence de grands partenaires qui travaillent actuellement avec nous », estime Marie-Christine Sawley, qui dirige le laboratoire Exascale d’Intel.
Les Smart Cities (villes connectées intelligentes) sont l’un des marchés sur lequel se positionne aussi le Chinois ZTE, qui a établi à Boulogne-Billancourt son siège social pour l’Europe mais aussi pour l’Amérique du Nord. « La France occupe une position centrale en Europe. Paris est l’une des plus grandes villes d’Europe. Elle est dotée d’excellentes infrastructures et propose des vols à destination du monde entier », explique Lin Qiang son Pdg Europe.
Le territoire compte d’autres entreprises chinoises comme TCL (Boulogne-Billancourt), troisième plus grand fabricant de TV LCD dans le monde. Et surtout Huawei, leader mondial des technologies de l’information et de la communication. Le 29 avril dernier, le groupe chinois a inauguré à Boulogne-Billancourt son « Lab », un centre unique en France pour l’accueil de ses clients professionnels. « Cela vient confirmer le dynamisme et l’excellence de la filière numérique française qui attire de plus en plus les investisseurs étrangers, notamment sur Grand Paris Seine Ouest, une agglomération créative, innovante et numérique qui compte près de 40 % d’emplois dans le numérique », a commenté à cette occasion Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt et Président de la communauté d’agglomération. Inspiré par le programme d’aide aux PME innovantes lancé par Microsoft France (Idées), qui est devenu un programme mondial nommé BizSpark, Huawei France va aussi investir 600 000€ au capital de 15 start-up numériques françaises via deux concours d’innovation.
Grâce à son attractivité en matière de R&D et la présence de grands groupes, Grand Paris Seine Ouest arrive également à séduire des entreprises dans des secteurs d’activité connexes. Ainsi, MobilADdict (Boulogne-Billancourt), filiale du groupe allemand YOC leader européen de la publicité mobile, travaille entre autres avec Renault, Canal+ et Solocal. La présence sur le territoire de nombreux médias et notamment des chaînes du groupe qatari Al-Jazeera – BeinSport 1 et 2 (Boulogne-Billancourt), prochainement rejointes selon Metro par une chaîne d’information en continu en Français – explique également celle du deuxième plus important réseau d’agences de publicité et de communication mondial : Omnicom. On y trouve aussi Exterion Media (Issy, ex CBS Outdoor), l’un des trois leaders mondiaux de la communication extérieure. Ou encore Rhode & Schwarz France (Meudon), plus importante filiale du groupe allemand en Europe.
Grand Paris Seine Ouest tire aussi son épingle du jeu dans d’autres domaines moins technologiques, comme l’illustre la présence de la filiale d’Henkel (Boulogne-Billancourt), entreprise allemande leader sur le marché de la grande consommation. L’Allemagne est d’ailleurs le second pays, après les Etats- Unis, en termes de projets d’investissement en France.
Le groupe Coca-Cola a lui investi 466 millions d’euros pour son développement industriel en France au cours des six dernières années. « Ce que nous admirons vraiment, vraiment beaucoup dans la main-d’œuvre française, c’est son immense créativité et sa grande flexibilité », explique pour sa part Wataru Takekoshi, le Vice-président Marketing de Shiseido Europe, entreprise japonaise de cosmétique et de produits de luxe installée à Boulogne-Billancourt.
Des secteurs comme celui de la santé bénéficient également d’investissements étrangers, avec des entreprises telles que l’allemand B.Braun à Boulogne-Billancourt, qui amorce cette année un plan d’investissement sans précédent en France. Ou encore Lundbeck France (Issy), première filiale du groupe danois spécialisé dans le traitement des maladies du système nerveux central. Et, surtout, le Suisse Roche, considéré comme le plus puissant laboratoire pharmaceutique du monde. « La France n’est pas seulement un marché important pour Roche, c’est aussi un pays majeur en termes de recherche », explique Severin Schwan, son directeur général. Les entreprises américaines sont aussi représentées à travers Medtronic (Boulogne-Billancourt), qui dispose de deux sites de production mondiale en France. Une présence américaine qui sera encore renforcée en 2015 avec l’arrivée à Boulogne-Billancourt du « vaisseau amiral » du géant industriel General Electric, dont l’entité Healthcare est l’un des deux leaders mondiaux dans l’imagerie médicale…
General Electric investit Grand Paris Seine Ouest
En 2015, General Electric (GE) occupera à Boulogne-Billancourt deux des trois tours de l’ensemble immobilier Citylights en cours de rénovation par BNP Paribas Real Estate – auquel sa filiale GE Capital Real Estate est associée au sein d’une joint-venture. « Une belle opération, l’une des plus importantes d’Ile-de-France avec ses 82 000 m2 », souligne Philippe Zivkovic, le président du conseil de surveillance de BNP Paribas Real Estate (Issy). « Par ailleurs, nous bénéficions d’une desserte exceptionnelle avec le métro au pied des immeubles, seize lignes d’autobus, le tramway et prochainement une gare du Grand Paris Express ». Cela permettra aussi à GE de se rapprocher un peu plus encore de son partenaire historique : Safran à Issy. Les deux sociétés ont fêté à Washington en février les 40 ans de l’accord qui a donné naissance à CFM International. En 2008, les deux maisons-mères de la société commune qui connaît le plus grand succès – premier motoriste mondial pour l’aviation commerciale avec 36 000 moteurs vendus à ce jour ! – ont renouvelé leur partenariat jusqu’en 2040. La suite s’annonce prometteuse puisque le dernier moteur de CFM, le Leap, affiche déjà 6 000 commandes au compteur alors qu’il n’a pas encore volé. « General Electric est en France depuis cinquante ans et cela fait cinquante ans que nous y investissons, explique Clara Gaymard, Présidente de General Electric France. Le partenariat à 50/50 avec Safran est à ce titre, exemplaire. Nous produisons ensemble le moteur d’avion le plus vendu dans le monde. Si on regarde notre bilan en France, on peut voir que nous avons toujours investi pour le développement sur place ».