17 novembre 2014 –
A la tête d’Ikoula, précurseur du Cloud français qu’il a transformé en leader indépendant grâce à une offre complète et une innovation de tous les instants, Jules-Henri Gavetti se veut aujourd’hui le défenseur de sa « tribu ».
Implantée à Boulogne-Billancourt, l’entreprise propose des solutions d’hébergement depuis plus de 16 ans. Elle emploie 45 personnes pour une dizaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. Son data center héberge ainsi plus de 35.000 sites en direct et 5.000 environnements infogérés en 24/7. « Mon associée, Caroline Mertens, et moi-même voulions développer des sites web, raconte le Président- Fondateur d’Ikoula. Nous avions des compétences assez vastes, puisqu’elle a fait du droit et du commerce et moi des maths et de la gestion, mais nous n’étions pas très doués graphiquement donc nous avons plutôt travaillé sur la technique. En 1998, nous avons acheté un serveur, puis un deuxième que nous avons hébergés dans le pavillon où mon père avait son entreprise de BTP, nous avons ensuite loué de l’espace dans un data center et il y a 7 ans nous en avons acheté un de 1 750 m2 à Reims qui est quasiment plein, si bien qu’aujourd’hui nous en cherchons un deuxième ».
Jules-Henri Gavetti parle plus facilement des autres, notamment de ses loyaux employés ou de ses clients, fidèles eux aussi. « Nous avons grandi avec nos clients et leurs besoins : nous avons commencé par faire des petites choses comme des noms de domaine, des sites web etc., puis ils ont demandé d’autres choses. Nous avons par exemple créé une branche infogérance en 24/7 qui représente aujourd’hui 66 % de notre chiffre d’affaires. Nous maîtrisons 100 % de la chaîne de valeur, ce qui permet à nos clients de bénéficier d’un guichet unique pour gérer l’ensemble de leur périmètre technique ». Cela a demandé des innovations primées (comme aux Golden Cloud 2013), permises par l’indépendance financière d’Ikoula, source d’après lui de « réactivité, de qualité, mais également de continuité » puisque les fruits de la croissance annuelle de 15% sont totalement réinvestis dans le développement et la consolidation.
Mais cela ne suffit pas toujours, surtout face à des acteurs nouveaux – Numergy, YaCloud à Issy-les-Moulineaux et Cloudwatt à Boulogne-Billancourt, ou étrangers comme Amazon Web Services. Ce qui a entraîné de la part de Jules-Henri Gavetti une campagne de publicité et un site dédié (LeCloudGaulois.fr) sur lequel « Gaulois Gavettix », Chef d’Ikoula, explique qu’un village virtuel composé de prestataires bien réels qui se serrent les coudes (jouant régulièrement la « coopétition » intelligente) résiste aux géants américains du Cloud envahissant les infrastructures numériques dans toute la Gaule.
« Nous sommes devant Google et Amazon en termes de performances et de prix dans le classement Cloud du JDN mais nous ne sommes pas les seuls, d’autres entreprises font les choses aussi bien que nous, affirme Jules-Henri Gavetti. Il aurait été plus intelligent de les soutenir et de les aider à passer des caps avec des fonds propres entre autres, plutôt que de créer deux entités qui n’avaient pas de produits, pas de clients, pas d’histoire ». Il existe aussi un problème d’accès au réseau, payé plus cher qu’Amazon à certains opérateurs par les acteurs du « Cloud Gaulois », ce qui est contraire à la sacro-sainte neutralité du Net…
Mais, contrairement à la bande dessinée dont est inspirée sa communication, cet adepte des rencontres du Boulogne Business Club ou d’apéros entre entreprises voisines ne prône pas la guerre, plutôt le dialogue : « J’aimerais beaucoup que de temps en temps, les dirigeants de grandes entreprises puissent échanger avec ceux de petites, comme cela se fait aux Etats-Unis et en Allemagne »…