Celui qu’on surnomme le « serial entrepreneur », Gilles Babinet s’est prêté le 29 avril au jeu des questions-réponses chez Nextdoor à Issy. Cette nouvelle édition du Leader’s Meetup de Bouygues Immobilier a permis au digital champion de le France auprès de la Commission européenne d’exposer sa vision de la France numérique.
La mission de Gilles Babinet est de promouvoir les avantages d’une société numérique ouverte à tous en France. Le moins que l’on puisse dire à l’entendre est que cette manche est loin d’être gagnée alors même que nous vivons une véritable « révolution anthropologique » engendrée par le numérique. Pour cet entrepreneur passé par l’Institut Montaigne, la transition numérique en France n’est pas bonne ; ou tout du moins, elle n’est pas aussi bonne qu’elle devrait l’être en comparaison de nations plus avancées que nous sur ce point, comme la Grande-Bretagne, Israël ou les Etats-Unis. Adepte des formules chocs, Gilles Babinet n’hésite pas à clamer que la France « n’est pas encore un pays digital ».
14% du PIB du Danemark provient du digital contre 5.2% en France, nous avons encore des progrès à faire ! @babgi
— Nextdoor (@Nextdoor_fr) 29 avril 2016
Pour lui, la France pêche surtout par l’appauvrissement constant de son système éducatif où modifier les schémas de pensée relève presque de la mission impossible. Augmenter la partie numérique dans l’enseignement, réformer les universités pour leur offrir plus d’autonomie, développer de véritables protocoles pédagogiques pour les écoles dotées de tablettes numériques, libérer les données pour véritablement évaluer les politiques éducatives mises en œuvre au niveau de chaque école… telles sont les quelques pistes qui selon Gilles Babinet permettraient déjà de refaire une partie de notre retard.
Merci @babgi chez @Nextdoor_fr l’école notre avenir. Osons transformer système éducatif !!! pic.twitter.com/UnvzkCxHVJ
— Philippe Morel (@MorelPml) 29 avril 2016
[En images] Rencontre avec Gilles Babinet – @babgi – ce midi chez @Nextdoor_fr ! Cc @SO_digital #Numérique #OpenData pic.twitter.com/0JQRcQMrt2
— André Santini (@ASantini_UDI) 29 avril 2016
Du côté des entreprises, il préconise un accès plus important aux capitaux provenant de fonds qui ne seraient pas exclusivement des fonds d’investissement public comme c’est actuellement le cas avec la BPI. Il préconise également que la France, là aussi à l’image d’autres pays en pointe, se dote de clusters ou d’incubateurs de taille critique afin de faire émerger de véritables champions.
A côté de ce constat quelque peu alarmiste, Gilles Babinet relève toutefois de bonnes choses mises en place dans notre pays, comme l’accès au capital risque en hausse, le bon travail de la BPI ou de la French Tech qui a permis d’enclencher une prise de conscience de notre potentiel numérique. Cependant, pour Gilles Babinet, le tournant majeur interviendra quand la génération actuelle des créateurs des start-up prendra le pouvoir. Pour lui, à l’heure où les interactions entre grandes métropoles mondiales ne cessent de croître, la révolution numérique passe aussi par un changement du modèle institutionnel.