L’entreprise Berger-Levrault, dont les premières activités d’édition remontent au XVe siècle, vient d’installer son siège social à Boulogne-Billancourt, dans l’immeuble Etik, rue Yves-Kermen.
Berger-Levrault est la plus ancienne entreprise d’Europe. Ses origines remontent à 1471, au lendemain de l’invention de Gutenberg, quand Fernand Riehl développe les premières utilisations de l’imprimerie auprès des institutions. En 1676, Frédéric-Guillaume Schmuck fonde le groupe Berger-Levrault avec la création de la première librairie à Strasbourg. Outre les livres, le groupe se spécialise dans l’édition des documents administratifs. Sous Napoléon, Nicolas Levrault, imprimeur officiel de la Grande Armée, suit l’empereur dans ses déplacements et diffuse les écrits et outils administratifs comme le code Napoléon, les décrets ou déclarations du souverain. L’année 1871 voit Berger-Levrault transférer ses bureaux et son usine à Nancy. Depuis, nombre de citoyens a eu, ou aura probablement, entre les mains des documents ou des formulaires édités par Berger-Levrault : livrets de famille, formulaires Cerfa, documents électoraux. Adoptant toutes les évolutions technologiques : photogravure, phototypie, héliogravure, jusqu’à la composition assistée par ordinateur, l’informatique et Internet, Berger-Levrault propose aux mairies les premiers logiciels de gestion dès la fin des années 1980 (gestion RH, gestion financière, facturation).
Avec près de 46 000 clients et plus de 1 000 collaborateurs, présent à l’international, au Québec et en Espagne notamment, le groupe est aujourd’hui le premier éditeur multicanal européen et le partenaire numérique de référence du secteur public et de la santé.
Rencontre avec Pierre-Marie Lehucher, président directeur général de Berger-Levrault
BBI : Historiquement imprimerie, que propose aujourd’hui BergerLevrault ?
Pierre-Marie Lehucher : Partenaire des services publics – État, collectivités, établissements de santé – depuis toujours, nous avons le souci d’assurer la gestion et la transmission de leurs informations. Que ce soit par l’imprimerie ou par la dématérialisation, notre mission est la même : les accompagner dans leur gestion et permettre aux citoyens d’accéder aux différents services proposés par ces institutions.
BBI : Quels types de produits commercialisez-vous ?
P-M L. : Nous continuons à éditer des ouvrages de référence comme le code des marchés ou les cahiers de la fonction publique, ainsi que des documents et formulaires réglementaires, comme le livret de famille. Forts de notre connaissance des éléments réglementaires, nous développons depuis plus de trente ans des logiciels de gestion comme Magnus et Sedit-Marianne pour les collectivités locales, ou Sigems pour les cliniques. Nous fournissons aussi des machines à voter.
BBI : Vous avez su moderniser votre offre, quels défis vous attendent désormais ?
P-ML. : À travers tous nos produits, nous avons accès à un grand nombre de données personnelles. C’est pourquoi nous sommes très attentifs à la protection de l’intégrité des personnes. Notre rôle actuel et futur, en relation avec des chercheurs universitaires, est de concevoir des outils inspirant de la confiance et de construire un environnement sûr autour de l’exploitation des données.
BBI : Pourquoi avez-vous choisi Boulogne-Billancourt pour installer votre siège social ?
P-M L : Nous avons été séduits par le quartier et par l’immeuble Etik. Nous sommes proches de lieux ouverts comme l’île Seguin ou le parc de Billancourt. C’est important pour la qualité de vie. Nous sommes aussi heureux d’être proches de belles entreprises qui, comme nous, travaillent dans le numérique. Enfin, en étant sur le territoire de GPSO, nous participons activement au développement du digital et des smart cities (Propos recueillis par Jean-Sébastien Favard)