Derrière l’acronyme quelque peu barbare d’IoRL (pour Internet of Radio Light) se cache un projet ambitieux. Vingt partenaires européens, israéliens et chinois vont, dans les trois prochaines années, développer un nouveau réseau sans fil. Avec pour objectif d’aller plus loin que le WiFi qui souffre de problèmes de congestion, d’interférences, de sécurité et de restrictions à l’intérieur des bâtiments. A partir du Li-Fi, un système de communication utilisant la lumière, on pourrait naviguer avec un débit supérieur à 10 Gbit/s, soit davantage encore que la fibre optique, à l’intérieur des bâtiments.
Ce système consomme dix fois moins d’énergie pour fonctionner avec une sécurité accrue et une précision de localisation inférieure à 10cm. Depuis fin 2015, une première version du Li-Fi est utilisée au Musée Français de la Carte à Jouer dans le cadre d’expositions temporaires comme actuellement celle sur « Peindre la banlieue, de Corot à Vlaminck ». Des tablettes spécialement équipées sont prêtées aux visiteurs et une information contextualisée se déclenche automatiquement devant un tableau grâce à une ampoule LED située au plafond.
Mais le Li-Fi est encore limité et le projet IoRL doit l’améliorer en développant une « tête de radio distante 5G » (Remote Radio Light Head RRLH) ». Elle pourra être facilement installée avec une API de gestion de réseau et d’exploitation permettant aux développeurs d’applications tiers de développer des services innovants pour les habitations, les entreprises et les bâtiments publics, dans un environnement open source.
Le projet IoRL contribuera également à l’établissement d’une norme mondiale pour l’Union Internationale des Télécommunications. C’est l’un des projets Horizon 2020 lancés dans le cadre du Partenariat Public Privé sur les infrastructures 5G entre la Commission Européenne, les industriels et les chercheurs pour déterminer les standards de la future 5G. Tous les grands industriels investissent dans cette nouvelle norme qui pourrait constituer une nouvelle grande vague de la Révolution numérique et qui devrait arriver à partir de 2020.
Une vingtaine de partenaires
Le projet Internet of Radio Light (IoRL) est donc un projet de recherche très ambitieux qui associe 20 partenaires, dont de grandes écoles, comme l’ISEP, l’école d’ingénieurs du numérique dont le campus est installé à Issy-les-Moulineaux. Mais aussi de prestigieuses universités de réputation mondiale : Fraunhofer, l’un des centres de recherche les plus importants d’Allemagne, l’Université Brunel à Londres, le centre national grec de recherche scientifique, Demokritos sont associés. Illustration de l’importance du projet, l’Institut israëlien de technologie Holon et quatre organisations chinoises, dont l’Université Tsinghua de Pékin y participent également. Cette participation est le fruit d’un accord de coopération signé entre l’Union Européenne et le Ministère chinois des Sciences et des Technologies. Parmi les entreprises, deux françaises : Oledcomm, une référence dans le Lifi, et Viotech, spécialisée dans les maisons intelligentes.
Quatre scénarios ont été identifiés dans le cadre du projet, pour différents types de bâtiments : des maisons individuelles à Londres, une station de métro de Madrid, un équipement culturel à Issy-les-Moulineaux et un centre commercial en Chine.