Décryptage d’un phénomène avec Alexandre Stachtchenko, co-fondateur de Blockchain France
Alexandre STACHTCHENKO, Co-fondateur de Blockchain France était l’invité des Leaders Meetup de Bouygues Immobilier, le 15 novembre, dans les nouveaux de Nextdoor à Issy, pour décrypter la blockchain. Depuis quelques années, ce nouveau système de stockage et de transmission d’informations introduit une nouvelle révolution démocratique et financière des échanges.
La première apparition de la blockchain date de 2008 avec le bitcoin, un monnaie virtuelle créée par un inconnu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Avec ses valeurs libertariennes, indépendantes des autorités politiques, la Blockchain se présente comme un nouvel ordre mondial auquel les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser.
La blockchain est avant tout une immense base de données qui contient l’historique de toutes les transactions avec un archivage séquentiel toutes les 10 minutes, par principe de bloc ajouté. (1 bloc représente au max 1 Mo). L’identité des utilisateurs est cryptée car les informations personnelles y sont limitées (un pseudonyme et un mot de passe suffisent pour créer un compte) mais on ne peut pas considérer qu’elle soit tout à fait anonyme. Comme le précise Alexandre STACHTCHENKO, en rappelant la citation de Jean-Paul Delahaye, il faut concevoir la blockchain comme « un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et est indestructible. »
Pour clarifier le principe, le système de la blockchain est le suivant :
- A effectue une transaction vers B
- plusieurs transactions créent un bloc
- le bloc est validé par les nœuds, c’est-à-dire les « mineurs » du réseau. A travers un principe d’itération, les blocs sont validés. Le principe de validation de la transaction est unique à la séquence de transactions du bloc.
- le bloc, une fois validé, est alors ajouté à la chaîne de blocs
- B reçoit alors la transaction de À
Quelles sont les différences entre blockchain publique et blockchain privée ? Si la blockchain publique est un gage de confiance (les registres de transaction sont visibles de tous), la blockchain privée permet de limiter les registres et d’administrer la régularisation des blocs différemment. La blockchain privée est ainsi « moins disruptive » selon Alexandre STACHTCHENKO. Après avoir étudié les cas d’usages, comme les transferts d’actifs comme les transferts d’actifs où Bitcoin permet une rapidité des process et une optimisation des frais de transferts par rapport aux géants des transferts d’argent; la présentation d’Alexandre STACHTCHENKO a été l’occasion de présenter les applications possibles de la blockchain dans de nombreux secteurs, étant donné sa capacité de registre sécurisé et donc de « tiers de confiance ». C’est ainsi que se développent des systèmes blockchain dans le marché d’art ou encore celui du diamant. Dans le cas de systèmes d’assurance, il est possible d’imaginer notamment des « smart contact » sécurisés et viables.
Finalement, quels sont les enjeux à retenir de la blockchain ?
- La scalabilité : la blockchain idéale doit pouvoir supporter un grand nombre de transactions. Cela soulève de nombreuses interrogations étant donné que la validation des blocs est généralement d’une durée de 10 minutes.
- La notion d’utilisation : pour comprendre et investir la blockchain, il faut d’abord comprendre les langages de cryptographie. Alexandre STACHTCHENKO donne l’exemple du mot de passe, qui s’il n’est pas retenu, ne permet à aucun moment d’être retrouvé. Ainsi, un sigle s’est imposé auprès des afficionados blockchain, celui de « SFL » : Sorry For Your Loss dans le cas de personnes ayant perdu leur mot de passe.
- La régulation : la blockchain soulève de nombreuses questions au niveau de la responsabilité : quelle régulation par quelles sanctions ? De nouvelles questions juridiques s’imposeront avec le temps
L’objectif de Blockchain France est de démocratiser ce sujet en faisant comprendre ses enjeux avec pédagogie grâce à des conférences, ateliers de sensibilisation et hackatons sur le sujet.
Pour plus d’informations, vous pouvez retrouver également la première présentation de la blockchain que So Digital avait proposé avec l’intervention de Pierre NOIZAT, co-fondateur de PAYMIUM et plusieurs clés de lecture dont son ouvrage « Bitcoin, mode d’emploi » ici