Le 22 juin, à l’occasion d’une nouvelle rencontre des Leader’s Meetup de Nextdoor, l’espace de coworking de Bouygues Immobilier à Issy, Emmanuelle Duez, cofondatrice de The Boson Project et de WoMen’Up, était invitée à donner sa vision de la « génération Y » et de son intégration dans l’entreprise de demain.
Avant même son arrivée, le rétroprojecteur est éteint et rangé. Aujourd’hui, il n’y aura pas de présentation sur écran ou de powerpoint. A 30 ans, Emmanuelle Duez ne perd pas de temps. Elle est déjà à la tête de deux organisations qu’elle a cofondées : The Boson Project, un cabinet de conseil dédié aux ressources humaines, et WoMen’Up, association qui promeut la mixité en entreprise.
Salle comble pour l’intervention d’Emmanuelle Duez chez @Nextdoor_fr Merci pour l’invit’ ! #Bosonisation pic.twitter.com/i7BQDSlLTi
— The Boson Project (@TheBosonProject) 22 juin 2016
Tout commence avec la génération Y ! Emmanuelle Duez est une représentante de cette « génération Y » qui fait tant parler et, surtout, qui fait peur aux entreprises. Une génération de « jeunes » qui a grandi dans l’univers du numérique et dans une société « mondialisée ». Pour elle, cette génération est avant tout « symptomatique d’une transformation de notre société ». Installée depuis quelques années dans le marché du travail, cette génération a « sa propre vision » de l’entreprise, bien différente du modèle existant. Emmanuelle Duez le martèlera tout au long de son exposé, « tout notre système repose aujourd’hui sur un modèle qui n’est plus viable ». C’est d’ailleurs ce qui a poussé la jeune entrepreneuse à lancer The Boson Project en 2012. Elle en est convaincue, « nous sommes dans une période de changement profond du système de travail » et les entreprises doivent comprendre l’importance d’intégrer pleinement en leur sein la « génération Y ».
Nouveau leader meetup avec @manou_boson qui nous parle entreprenariat… Et philosophie de l’entreprise. pic.twitter.com/fw7jx7mesq — Nextdoor (@Nextdoor_fr) 22 juin 2016
Pour faire évoluer ce système, Emmanuelle Duez et la quinzaine de membres de son équipe sont arrivés à trois réflexions qui sont au cœur même des idées de The Boson Project :
- Les entreprises et la société doivent évoluer, et ont déjà commencé à muter ;
- Le seul moyen de sauver les entreprises, c’est d’engager encore plus les hommes et les femmes qui les constituent ;
- C’est à « nous » de proposer et d’amener à un nouveau modèle de l’Entreprise.
Le changement mission impossible ?
Si le travail reste colossal, Emmanuelle Duez est convaincue que la société et les entreprises avancent dans le bon sens. En 4 ans, The Boson Project a travaillé sur une cinquantaine de projets et accompagné des entreprises vers une « mutation », visant à instaurer une profonde refonte de leur système de fonctionnement.
Pour une entreprise de 10 000 salariés, « trente personnes suffisent pour faire bouger les lignes », mais en supposant bien sûr que les dirigeants fassent confiance à leurs salariés et instaurent une transparence absolue. La mutation que propose Emmanuelle Duez ne peut en effet fonctionner qu’avec une confiance totale de la part des dirigeants et implique la signature d’un « mandat » afin de pouvoir appliquer ces changements. En soit, une libération des organisations où le pouvoir de décision est partagé par le plus grand nombre.
A la suite de cette prise de conscience, The Boson Project peut alors descendre dans la pyramide de l’entreprise et responsabiliser les hommes et les femmes qui y travaillent. Car, « l’implication doit être partagée par tous, sinon l’engagement des Hommes ne peut pas se faire » insiste la jeune trentenaire.
Où va-t-on ?
Emmanuelle Duez conclura son intervention sur l’avenir en rappelant des chiffres donnés par le dernier Conseil de Davos : « 47% des jobs sont robotisables dans les 10 prochaines années ». Un chiffre effrayant pour elle et qui doit amener à un véritable choix de société. Elle en est persuadée, dans les années futures les entreprises auront deux visages. Celles qui embarqueront une toute petite partie de leurs collaborateurs et qui s’engageront « dans des océans bleus » (autrement dit, qui n’iront nulle part) et celles qui décideront d’impliquer les hommes et les femmes qui la constituent et se lanceront dans une mutation importante de leur gouvernance. Pour The Boson Projet, le choix est évidemment déjà fait…